Assaut, premier long métrage professionnel de John Carpenter (à l'exception de son film de fin d'études Dark Star) fête les quarante ans de sa sortie française. Mais saviez-vous qu'il a été envisagé au départ comme un western ? Lui et d'autres films ont été conçus comme des westerns, pour devenir des films d'un autre genre au final.
ASSAUT
Après s'être fait remarqué avec un projet de fin d'étude ambitieux et réussi, Dark Star, le jeune cinéaste John Carpenter s'engage dans une carrière commerciale avec Assaut, dans lequel il injecte déjà ses plus grandes obsessions. C'est notamment sa passion pour le réalisateur Howard Hawks qu'il déclare ici avec ce remake assumé et librement modernisé du grand classique Rio Bravo, emmené par John Wayne. L'histoire reste en effet la même : un groupe de malfrats s'en prend au sheriff local pour libéré l'un des leurs, retenu en garde à vue. En 2005, le réalisateur français Jean-François Richet en sortira à son tour un remake avec Laurence Fishburne et Ethan Hawke : Assaut sur le central 13.
SOLO: A STAR WARS STORY
La présidente de Lucasfilm Kathleen Kennedy a déclaré que le long métrage s'inspirerait "du film de braquage et du western". Elle a ensuite précisé sa pensée : "[Avec les réalisateurs], nous avons parlé de [Frederic] Remington et des couleurs primaires utilisées dans ses peintures pour définir l'aspect visuel du film". Remington étant un peintre ayant évolué au far west, on retrouve de cette influence dans le nouveau long métrage Star Wars. Ron Howard nous en a d'ailleurs parlé en interview :
JACK BURTON DANS LES GRIFFES DU MANDARIN
Dans les commentaires audio du DVD du film, le réalisateur John Carpenter et l'acteur Kurt Russell ont confié que l'histoire était originellement écrite pour être un western. Jack Burton était un cowboy se faisant voler son cheval ! Après beaucoup de réécritures et des batailles juridiques de certains scénaristes pour faire valoir leurs droits, la production optera pour une version modernisée où le cheval devient un camion poids-lourd et le colt un Uzi. Quant au San Francisco de 1880 où devait se tenir l'action, il céda sa place à une version contemporaine de la "City by the Bay".
MAD MAX 2, LE DEFI
Voyons voir... Max, un homme solitaire et mutique vit dans un monde recouvert de désert où le pétrole se fait rare. Lorsqu'une petite communauté est attaquée par des pillards, Max décide de les aider à combattre les pirates en redécouvrant son humanité. On retrouve cet archétype narratif dans nombre de westerns, parmi lesquels la référence Les Sept mercenaires de John Sturges, dans lequel des tueurs sans foi ni loi redécouvrent la vie simple et l'amitié en aidant une bande de fermiers contre un bandit mexicain et sa bande. S'il fallait décrire Mad Max 2, "western post-apocalyptique" serait sans doute un bon qualificatif.
LOGAN
En plus de faire référence à un classique du western, L'Homme des vallées perdues, le réalisateur James Mangold montre carrément un extrait du film de George Stevens ! Dans les deux films, on retrouve la présence d'un antihéros qui se retrouve à protéger des gens vulnérables et prêt à livrer pour cela ce qui sera peut-être son dernier combat. Du western en général, Logan emprunte les codes : couchers de soleil, dernier baroud d'honneur d'un héros fatigué et solitaire, et violence sans concession. Un aspect crépusculaire qui rappelle bien sûr l'Impitoyable de Clint Eastwood.
ROB ROY
Le film porté par Liam Neeson a tout du western, et ce n'est pas un hasard ! L'auteur Alan Sharp a décrit son scénario comme "un western avec une structure scénaristique relativement simple contenant des motivations et des dynamiques bien définies". Le réalisateur Michael Caton-Jones a confirmé cette volonté, en décrivant le projet comme "une vraie histoire écossaise à la manière d'un western de grande envergure" (cités dans The New Scottish Cinema de Jonathan Murray). On retrouve effectivement dans Rob Roy d'incroyables paysages, un sens de l'épique et des thématiques qui rappellent le western, et Le Dernier des Mohicans sorti quelques années auparavant par Michael Mann.
LE DERNIER REMPART
Avec Le Dernier rempart, le réalisateur Kim Jee-Woon signe un long métrage qui s'inspire, de son propre aveu, "du Train sifflera trois fois", avec Arnold Schwarzenegger à la place de Gary Cooper, et une mitrailleuse gatling à la place du six-coups. Reste un personnage de shérif qui ne s'en laisse pas compter, et qui va tenter d'arrêter un baron de la drogue et sa troupe. Déjà presqu'un classique de Schwarzy !
Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin
De John Carpenter avec Kurt Russell, Kim Cattrall, Dennis Dun.
Le Dernier rempart (2013)
De Jee-Woon Kim, avec Arnold Schwarzenegger, Forest Whitaker et Johnny Knoxville.