Morgan Freeman
C'est en 2008, dans l'émission African American Lives : We come From People, diffusée sur la chaîne PBS, que Morgan Freeman a découvert l'histoire précise de ses ancêtres, même s'il savait qu'ils avaient été esclaves, en remontant la généalogie de son arrière grand-mère du côté paternel. Dans les années 1930 /1940, le gouvernement fédéral avait mis sur pied un programme du nom de The Federal Writers' Project. Il s'agissait notamment d'envoyer des enquêteurs, parfois des écrivains d'ailleurs, recueillir la parole d'anciens esclaves encore en vie. Les enquêteurs tombèrent sur une certaine Cindy Anderson / Lucinda Cain (1853-1942), originaire de Charleston, Mississipi. Celle-ci leur révéla que ses parents furent la propriété d'un esclavagiste du nom de Herbert Cain. Bien que ce Cain posséda les parents de Cindy depuis leur plus jeune âge, il vendit le père de Cindy alors que celle-ci était elle-même une enfant. "Ils ne furent pas mieux traités qu'une mule" lâche Morgan Freeman.
Don Cheadle
C'est en 2015, dans le cadre de l'émission African American Lives diffusée sur la chaîne PBS, que Don Cheadle a découvert le cruel passé d'esclaves de ses ancêtres. Ceux-ci étaient esclaves avant que n'éclate la Guerre de Sécession. Mais il y a une grande particularité. Ses ancêtres n'étaient pas possédés par des blancs, mais par des indiens de la tribu des Chicachas, qui résidaient dans le Sud-est des Etats-Unis. Le comédien est logiquement choqué d'apprendre cela. La terrible et cruelle ironie, c'est que ses ancêtres restèrent esclaves des années après l'abolition de l'esclavage, conséquence de la Guerre de Sécession.
La raison ? La nation des Chicachas était souveraine (jusqu'en 1907), et refusa d'abandonner ses esclaves. Et bien après que le gouvernement fédéral US força les indiens à rendre la libertés à leurs esclaves, les Chicachas refusèrent de leur donner la citoyenneté, contrairement à ce que firent les Autorités américaines après avoir affranchis les esclaves dans les anciens Etats Confédérés. De fait, les esclaves des Chicachas se retrouvèrent apatrides : ni américain, ni membre de la tribu des Chicachas. Selon de nombreux témoignages, les Chicachas étaient de cruels esclavagistes, tout autant que les blancs. En 1937, une ancienne esclave du nom de Kziah Love, âgée de 93 ans, raconta ainsi son calvaire d'esclave chez les Chicachas : "je crois qu'il était [NDR : son propriétaire] l'homme le plus méchant sur lequel le soleil a jamais brillé (!)... Il était tellement méchant lorsqu'il fouettait les nègres... Il les battait souvent jusqu'à la mort... Une fois, il est devenu fou après le bébé de sa nourrice. Il l'a frappé avec une pincette à braises sur le crâne, le bébé en est mort".
Wanda Sykes
La comédienne, à l'affiche de Bad Moms 2 depuis le 29 novembre, a découvert ses ancêtres esclaves lors de l'émission Finding Your Roots With Henry Louis Gates Jr., diffusée sur la chaîne PBS. Gates Jr est un éminent spécialiste de généalogie, qui enseigne à Harvard. Wanda Sykes a ainsi découvert qu'elle était la descendente d'un homme noir esclave ayant eu un enfant avec une femme blanche du nom de Elizabeth Banks (aucun lien de parenté avec l'actrice du même nom !), qui fut condamnée en 1683 à 39 coups de fouets, coupable de "fornication et bâtardise avec un esclave noir". En fait, Wanda Sykes est la descendante d'une dizaine de générations de mulâtres installés en Virginie. La recherche de ses origines fut difficile. Dans les états du Maryland et de la Virginie, on estime à environ 1000 le nombre d'enfants noirs illégitimes nés de femmes blanches. Des naissances qui furent tout simplement erradiquées de la mémoire orale et écrite.
Spike Lee
Chez Spike Lee, la question de l'esclavage et plus largement la question Noire, sujet éminemment politique et culturel, est si profondément ancrée en lui qu’il a même baptisé sa société de production 40 Acres And a Mule. Soit la promesse d'indemnisation faite aux esclaves afro-américains libérés après la Guerre de Sécession : 40 acres (16 hectares) de terre à cultiver, et une mule pour traîner une charrue… En 2010, Spikee Lee est invité dans l'émission Who do You Think you are, qui propose aux vedettes de découvrir les origines de leurs ancêtres. Dans ses lointains souvenirs, Spike Lee avait entendu parler d'un oncle "un peu fou", prénommé Mars, par sa grand-mère décédée à l'âge de 100 ans en 2006. Grâce à l'émission, il a découvert que son arrière arrière grand-mère, du nom de Lucinda Jackson, décédée en 1934, fut mariée à un certain Mars Jackson.
En fait, le véritable nom de famille était Woodall et non pas Jackson. La raison ? Les archives datées de 1860 et consultées par Spike Lee lui ont révélé que Woodall était le nom d'un certain James Woodall, qui était un propriétaire d'esclaves dans l'Etat de Géorgie. Après la Guerre de Sécession, Mars Jackson, affranchi, posséda quelques terres agricoles, qu'il fit fructifier habilement. "Cette argile rouge dans mes mains est la même que celle que Mars a travaillé après la guerre civile avec sa famille" s'exclame Lee dans l'émission, logiquement ému. "Il a mis la barre si haut pour passer d'esclave à propriétaire terrien ! Désormais, je sais d'où vient cet esprit entrepreneurial au sein de la famille !" Spike Lee a continué à remonter la piste du côté de Lucinda jusqu'au père de celle-ci, un homme prénommé Wilson. Un esclave qui travailla dans une manufacture de pistolets pour les Confédérés. Une ironie qui n'a pas échappé à Spike Lee : un ancêtre forcé à assembler des revolvers destinés à tuer ceux qui venaient affranchir les esclaves...
John Legend
L'acteur et producteur John Legend (acteur et producteur délégué dans La la Land notamment) a retracé sa généalogie dans l'émission Finding your Roots. Il possédait un ancêtre esclave du nom de Peyton Polly, dont le propriétaire décéda en 1847. A la mort de celui-ci, Polly et les autres esclaves retrouvèrent leur liberté et reçurent un peu d'argent pour refaire leurs vies. Mais Polly avait une idée fixe : racheter avec l'argent reçu ses huit enfants, qui étaient disséminés aux quatres coins de l'Etat du Kentucky. Accompagné de son frère, Peyton Polly réussit à racheter ses huit enfants en 1849, et parti s'installer dans l'Etat de l'Ohio. En juin 1850, un groupe d'hommes blancs forcèrent l'entrée de sa maison, tirèrent sur Polly, kidnappèrent ses huit enfants pour les ramener en esclavage. Les malheureux enfants furent ainsi vendus à des esclavagistes de Virginie et du Kentucky. Polly tenta plusieurs actions en Justice au Kentucky, dans l'Ohio et en Virginie, pour récupérer ses enfants qui avaient été illégalement réduits en esclavage. Malheureusement, il ne pu en récupérer que quatre. Il lui a fallu attendre dix années supplémentaires, soit après la Guerre de Sécession, pour retrouver ses quatres autres enfants.
Angela Bassett
Les ancêtres d'Angela Bassett, Henry et Emily Stokes, naquirent en captivité respectivement en 1825 et 1827, dans l'Etat de Géorgie, et où ils vécurent durant la Guerre de Sécession. J.W. Stokes, leur propriétaire (pour rappel : les esclaves portaient les noms de leurs maîtres), fut le premier dans l'Etat de Géorgie à s'engager dans l'armée des Confédérés lorsque la guerre éclata. A la fin de celle-ci, Henry et Emily furent libres. En 1867, Henry se déclara citoyen de l'Etat de Géorgie, s'engageant à respecter la Constitution et les lois des Etats-Unis. "Je ferai de mon mieux pour convaincre les autres à faire de même. Que Dieu me vienne en aide" peut lire la comédienne, logiquement ému, dans le document que lui présente Henry Louis Gates Jr, le présentateur - concepteur de l'émission Finding Your Roots, historien et spécialiste de généalogie.
Denzel Washington
L'arrière arrière grand-père de Denzel Washington, du nom de John Washington, était esclave en Virginie, en 1812. Il vécu en esclavage durant plus de 50 ans. Parce qu'il était esclave et donc considéré comme une propriété et non un citoyen, John Washington n'apparaît dans aucun registre de l'Etat de Virginie, avant le gigantesque recensement effectué en 1870 dans tout le pays, qui dura 5 mois. Il fallait ainsi, après la Guerre de Sécession, recenser la population, en y incluant les esclaves fraîchement émancipés. Denzel Washington a ainsi appris que son aïeul fut marié avec une femme prénommée Phoebe et qu'il a eu six filles. C'était aussi un fermier apparemment talentueux; ses terres étaient estimées à 450 $.
Chris Rock
Chris Rock a découvert les origines de son arrière arrière grand-père esclave du côté de sa mère, dans l'émission African American Lives. Il s'appelait Julius Caesar Tingman (1845-1917). Après avoir passé 21 ans comme esclave dans l'Etat de Caroline du Sud, il s'engagea au sein d'un régiment de soldats Noirs combattant sous le drapeau de l'Union, le 7 mars 1865, un peu moins d'un mois après que les troupes Confédérés aient évacué la ville de Charleston. Au bout de quelques mois, il fut même promu caporal. Julius Caesar Tingman quitta l'armée en 1866. La Caroline du Sud se dota en 1868 d'une Constitution exceptionnellement progressiste pour l'époque : non seulement tous les afro-américains avaient le droit de vote, mais elle enleva aussi l'obligation d'être propriétaire terrien pour obtenir une législature.
C'est ainsi qu'en 1872, il fut élu représentant à la Chambre des représentants. Durant son mandat, il fut particulièrement actif, et déposa notamment des amendements destinés à protéger les droits des anciens esclaves devenus métayers, ainsi que des amendements visant à protéger les ouvriers créant et vendant de la térébenthine afin d'obtenir un juste prix de leur travail. Il avait, aux dire de l'historien Henry Louis Gates Jr, qui a fait les recherches pour Chris Rock, "un sens très développé de la justice sociale, et se souciait du respect des droits des individus". "Comment pouvais-je ignorer une telle chose ?" lâche un Chris Rock logiquement ému. "Je suis très fier de lui. La plupart des gens auraient abandonné bien avant. Vous savez, la principale qualité au sein de ma famille a toujours été d'avoir des personnes acharnées au travail. Quand un membre de la famille devient fainéant, on le secoue, en lui balançant un "bon sang, qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi ?"
Morgan Freeman
C'est en 2008, dans l'émission African American Lives : We come From People, diffusée sur la chaîne PBS, que Morgan Freeman a découvert l'histoire précise de ses ancêtres, même s'il savait qu'ils avaient été esclaves, en remontant la généalogie de son arrière grand-mère du côté paternel. Dans les années 1930 /1940, le gouvernement fédéral avait mis sur pied un programme du nom de The Federal Writers' Project. Il s'agissait notamment d'envoyer des enquêteurs, parfois des écrivains d'ailleurs, recueillir la parole d'anciens esclaves encore en vie. Les enquêteurs tombèrent sur une certaine Cindy Anderson / Lucinda Cain (1853-1942), originaire de Charleston, Mississipi. Celle-ci leur révéla que ses parents furent la propriété d'un esclavagiste du nom de Herbert Cain. Bien que ce Cain posséda les parents de Cindy depuis leur plus jeune âge, il vendit le père de Cindy alors que celle-ci était elle-même une enfant. "Ils ne furent pas mieux traités qu'une mule" lâche Morgan Freeman.
Wanda Sykes
La comédienne, à l'affiche de Bad Moms 2 depuis le 29 novembre, a découvert ses ancêtres esclaves lors de l'émission Finding Your Roots With Henry Louis Gates Jr., diffusée sur la chaîne PBS. Gates Jr est un éminent spécialiste de généalogie, qui enseigne à Harvard. Wanda Sykes a ainsi découvert qu'elle était la descendente d'un homme noir esclave ayant eu un enfant avec une femme blanche du nom de Elizabeth Banks (aucun lien de parenté avec l'actrice du même nom !), qui fut condamnée en 1683 à 39 coups de fouets, coupable de "fornication et bâtardise avec un esclave noir". En fait, cas tout à fait unique, Wanda Sykes est la descendante d'une dizaine de générations de mulâtres installés en Virginie. La recherche fut difficile. Dans les états du Maryland et de la Virginie, on estime à environ 1000 le nombre d'enfants noirs illégitimes nés de femmes blanches. Des naissances qui furent tout simplement erradiquées de la mémoire orale et écrite.
Spike Lee
Chez Spike Lee, la question de l'esclavage et plus largement la question Noire, sujet éminemment politique et culturel, est si profondément ancrée en lui qu’il a même baptisé sa société de production 40 Acres And a Mule. Soit la promesse d'indemnisation faite aux esclaves afro-américains libérés après la Guerre de Sécession : 40 acres (16 hectares) de terre à cultiver, et une mule pour traîner une charrue… En 2010, Spikee Lee est invité dans la fameuse émission Who do You Think you are, qui propose aux vedettes de découvrir les origines de leurs ancêtres. Dans ses lointains souvenirs, Spike Lee avait entendu parler d'un oncle "un peu fou", prénommé Mars, par sa grand-mère décédée à l'âge de 100 ans en 2006. Grâce à l'émission, il a découvert que son arrière arrière grand-mère, du nom de Lucinda Jackson, décédée en 1934, fut mariée à un certain Mars Jackson. En fait, le véritable nom de famille était Woodall et non pas Jackson. La raison ? Les archives datées de 1860 et consultées par Spike Lee lui ont révélé que Woodall était le nom d'un certain James Woodall, qui était un propriétaire d'esclaves dans l'Etat de Géorgie. Après la Guerre de Sécession, Mars Jackson, affranchi, posséda quelques terres agricoles, qu'il fit fructifier habilement. "Cette argile rouge dans mes mains est la même que celle que Mars a travaillé après la guerre civile avec sa famille" s'exclame Lee dans l'émission, logiquement ému. "Il a mis la barre si haut pour passer d'esclave à propriétaire terrien ! Désormais, je sais d'où vient cet esprit entrepreneurial au sein de la famille !" Spike Lee a continué à remonter la piste du côté de Lucinda jusqu'au père de celle-ci, un homme prénommé Wilson. Un esclave qui travailla dans une manufacture de pistolets pour les Confédérés. Une ironie qui n'a pas échappé à Spike Lee : un ancêtre forcé à assembler des revolvers destinés à tuer ceux qui venaient affranchir les esclaves...
Don Cheadle
C'est en 2015, dans le cadre de l'émission African American Lives diffusée sur la chaîne PBS, que Don Cheadle a découvert le cruel passé d'esclaves de ses ancêtres. Ceux-ci étaient esclaves avant que n'éclate la Guerre de Sécession. Mais il y a une grande particularité. Ses ancêtres n'étaient pas possédés par des blancs, mais par des indiens de la tribu des Chicachas, qui résidaient dans le Sud-est des Etats-Unis. Le comédien est logiquement choqué d'apprendre cela. La terrible et cruelle ironie, c'est que ses ancêtres restèrent esclaves des années après l'abolition de l'esclavage, conséquence de la Guerre de Sécession. La raison ? La nation des Chicachas était souveraine, et refusa d'abandonner ses esclaves. Et bien après que le gouvernement fédéral US força les indiens à rendre la libertés à leurs esclaves, les Chicachas refusèrent de leur donner la citoyenneté, contrairement à ce que firent les Autorités américaines après avoir affranchis les esclaves. De fait, les esclaves des Chicachas se retrouvèrent apatrides : ni américain, ni membre de la tribu des Chicachas. Selon de nombreux témoignages, les Chicachas étaient de cruels esclavagistes, tout autant que les blancs. En 1937, une ancienne esclave du nom de Kziah Love, âgée de 93 ans, raconta ainsi son calvaire d'esclave chez les Chicachas : "je crois qu'il était [NDR : son propriétaire] l'homme le plus méchant sur lequel le soleil a jamais brillé (!)... Il était tellement méchant lorsqu'il fouettait les nègres... Il les battait souvent jusqu'à la mort... Une fois, il est devenu fou après le bébé de sa nourrice. Il l'a frappé avec une pincette à braises sur le crâne, le bébé en est mort".
Angela Bassett
Les ancêtres d'Angela Bassett, Henry et Emily Stokes, naquirent en captivité respectivement en 1825 et 1827, dans l'Etat de Géorgie, et où ils vécurent durant la Guerre de Sécession. J.W. Stokes, leur propriétaire (pour rappel : les esclaves portaient les noms de leurs maîtres), fut le premier dans l'Etat de Géorgie à s'engager dans l'armée des Confédérés lorsque la guerre éclata. A la fin de celle-ci, Henry et Emily furent libres. En 1867, Henry se déclara citoyen de l'Etat de Géorgie, s'engageant à respecter la Constitution et les lois des Etats-Unis. "Je ferai de mon mieux pour convaincre les autres à faire de même. Que Dieu me vienne en aide" peut lire la comédienne, logiquement ému, dans le document que lui présente Henry Louis Gates Jr, le présentateur - concepteur de l'émission Finding Your Roots, historien et spécialiste de généalogie.
John Legend
L'acteur et producteur John Legend (acteur et producteur délégué dans La la Land notamment) a retracé sa généalogie dans l'émission Finding your Roots. Il possédait un ancêtre esclave du nom de Peyton Polly, dont le propriétaire décéda en 1847. A la mort de celui-ci, Polly et les autres esclaves retrouvèrent leur liberté et reçurent un peu d'argent pour refaire leurs vies. Mais Polly avait une idée fixe : racheter avec l'argent reçu ses huit enfants, qui étaient disséminés aux quatres coins de l'Etat du Kentucky. Accompagné de son frère, Peyton Polly réussit à racheter ses huit enfants en 1849, et parti s'installer dans l'Etat de l'Ohio. En juin 1850, un groupe d'hommes blancs forcèrent l'entrée de sa maison, tirèrent sur Polly, kidnappèrent ses huit enfants pour les ramener en esclavage. Les malheureux enfants furent ainsi vendus à des esclavagistes de Virginie et du Kentucky. Polly tenta plusieurs actions en Justice au Kentucky, dans l'Ohio et en Virginie, pour récupérer ses enfants qui avaient été illégalement réduits en esclavage. Malheureusement, il ne pu en récupérer que quatre. Il lui a fallu attendre dix années supplémentaires, soit après la Guerre de Sécession, pour retrouver ses quatres autres enfants.
Denzel Washington
L'arrière arrière grand-père de Denzel Washington, du nom de John Washington, était esclave en Virginie, en 1812. Il vécu en esclavage durant plus de 50 ans. Parce qu'il était esclave et donc considéré comme une propriété et non un citoyen, John Washington n'apparaît dans aucun registre de l'Etat de Virginie, avant le gigantesque recensement effectué en 1870 dans tout le pays, qui dura 5 mois. Il fallait ainsi, après la Guerre de Sécession, recenser la population, en y incluant les esclaves fraîchement émancipés. Denzel Washington a ainsi appris que son aïeul fut marié avec une femme prénommée Phoebe et qu'il a eu six filles. C'était aussi un fermier apparemment talentueux; ses terres étaient estimées à 450 $.
Chris Rock
Chris Rock a découvert les origines de son arrière arrière grand-père esclave du côté de sa mère, dans l'émission African American Lives. Il s'appelait Julius Caesar Tingman (1845-1917). Après avoir passé 21 ans comme esclave dans l'Etat de Caroline du Sud, il s'engagea au sein d'un régiment de soldats Noirs combattant sous le drapeau de l'Union, le 7 mars 1865, un peu moins d'un mois après que les troupes Confédérés aient évacué la ville de Charleston. Au bout de quelques mois, il fut même promu caporal. Julius Caesar Tingman quitta l'armée en 1866. La Caroline du Sud se dota en 1868 d'une Constitution exceptionnellement progressiste pour l'époque : non seulement tous les afro-américains avaient le droit de vote, mais elle enleva aussi l'obligation d'être propriétaire terrien pour obtenir une législature. C'est ainsi qu'en 1872, il fut élu représentant à la Chambre des représentants. Durant son mandat, il fut particulièrement actif, et déposa notamment des amendements destinés à protéger les droits des anciens esclaves devenus métayers, ainsi que des amendements visant à protéger les ouvriers créant et vendant de la térébenthine afin d'obtenir un juste prix de leur travail. Il avait, aux dire de l'historien Henry Louis Gates Jr, qui a fait les recherches pour Chris Rock, "un sens très développé de la justice sociale, et se souciait du respect des droits des individus". "Comment pouvais-je ignorer une telle chose ?" lâche un Chris Rock logiquement ému. "Je suis très fier de lui. La plupart des gens auraient abandonné bien avant. Vous savez, la principale qualité au sein de ma famille a toujours été d'avoir des personnes acharnées au travail. Quand un membre de la famille devient fainéant, on le secoue, en lui balançant un "bon sang, qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi ?"