Emmy Awards 2017 : The Handmaid's Tale et Big Little Lies symboles d'un palmarès politique

Rarement dans leur Histoire les Emmy Awards ne se seront tenus sous un climat politique aussi tendu, après l'élection controversée de Donald Trump, les manifestations racistes de Charlottesville ou encore les ravages de l'ouragan Harvey au Texas...

C'est donc dans ce contexte les plus grandes stars des séries se sont réunies ce dimanche soir pour assister aux récompenses annuelles de la télévision, tandis que le palmarès final de cette 69ème édition s'est fait l'écho des tensions sociales et politiques qui divisent actuellement le pays.

Chris Delmas / Bestimage

"Les Emmy sont soumis au vote populaire"

C'est par cette petite phrase lourde de sens que le présentateur Stephen Colbert, animateur d'un talk-show connu pour ses fréquentes prises de positions politiques, a ouvert cette 69ème cérémonie des Emmy Awards. Une référence évidente au résultat des dernières élections américaines, qui avaient vu Donald Trump l'emporter bien qu'il ait récolté moins de voix que son adversaire Hillary Clinton. 

Sans grande surprise, c'est The Handmaid's Tale qui a été sacrée Meilleure série dramatique de l'année, permettant ainsi à la chaîne Hulu d'entrer dans la cour des grands en remportant sa première récompense majeure. La série dystopique adaptée du roman de Margaret Atwood a également permis à Elisabeth Moss d'être récompensée en tant que Meilleure actrice, elle qui avait été nommée à six reprises pour son rôle dans Mad Men sans jamais l'emporter.

Côté mini-séries, c'est également en toute logique que Big Little Lies s'est emparée de la récompense suprême, alors que ses interprètes Nicole Kidman, Laura Dern et Alexander Skarsgård ont, quant à eux, triomphé dans les sections d'interprétation. Son sacre a d'ailleurs permis à l'actrice australienne de tenir un discours de remerciement particulièrement engagé sur les violences domestiques (voir ci-dessous), dénonçant notamment une "maladie compliquée et insidieuse, plus présente dans notre quotidien qu'on ne veut l'admettre."

Chris Delmas / Bestimage

Donald Trump, grand perdant de la soirée

Nommé à deux reprises aux Emmys en 2004 et 2005 pour la présentation du jeu The Apprentice, Donald Trump a été cette fois encore le grand perdant de la soirée. Ciblé à de nombreuses reprises, le président américain a même subi l'humiliation ultime de voir Alec Baldwin être récompensé pour son interprétation caricaturale dans le Saturday Night Live, tandis que l'ancien porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer apparaissait par surprise sur scène pour s'autoparodier.

"Si vous l'aviez récompensé, alors il ne se serait jamais présenté à l'élection présidentielle" a déclaré avec humour Stephen Colbert à l'académie des Emmy Awards, ajoutant ensuite qu'il se languissait de lire sur Twitter les réactions du président, lui qui avait en janvier dernier qualifié Meryl Streep "d'actrice surestimée" en réponse au discours engagé de cette dernière lors des Golden Globe.

Une soirée historique

De nombreuses barrières sont tombées hier soir avec le sacre historique de talents issus de la diversité dans certaines catégories. C'est le cas par exemple de Lena Waithe (Master of None), première scénariste afro-américaine à triompher dans la catégorie Meilleur scénario de comédie, tandis que Donald Glover a été le premier artiste noir à remporter la statuette du Meilleur réalisateur d'un épisode de comédie pour la série Atlanta, qui lui a également valu le prix du Meilleur acteur comique.

Enfin, l'Emmy de la Meilleure réalisation pour un épisode de série dramatique a été remporté par la réalisatrice Reed Morano (The Handmaid's Tale), alors que la dernière femme lauréate dans cette catégorie remontait à Mimi Leder (Urgences)... en 1995 !

Les meilleurs moments de la cérémonie des Emmy Awards 2017