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    Champs-Elysées Film Festival 2017 : "Faire revenir le public sur les Champs-Elysées"
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Coup d'envoi du Champs-Elysées Film Festival 2017 hier soir ! Nous nous sommes entretenus avec sa présidente, Sophie Dulac, pour connaitre les temps forts de cette 6ème édition, et évoquer également le secteur de la distribution et Netflix.

    Bestimage

    C'est parti pour la 6e édition du Champs-Elysées Film Festival ! La cérémonie d'ouverture s'est tenue hier, en présence de nombreux invités et cinéastes (voir notre diaporama ci-dessus), avec la projection en avant-première de The Florida Project de Sean Baker. Entretien avec Sophie Dulac, présidente du Champs-Elysées Film Festival et distributrice.

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    AlloCiné : Comment s'annonce cette 6e édition du Champs Elysées Film Festival ?

    Sophie Dulac, présidente du Champs-Elysées Film Festival : Sur le papier, ça s’annonce plutôt bien. On est assez contents de ce qu’on a mis en place. On est content de nos invités. Mais moi qui suis issue du cinéma, tant que le public n’est pas dans les salles, je ne peux pas me prononcer !

    L’idée, c’est qu’il y ait du monde dans les salles, que les gens reviennent sur les Champs Elysées. Parce que c’est aussi mon but, faire revenir du public sur les Champs Elysées. J’ai presque envie de vous dire : on verra le 22 juin où on en est ! Malgré le fait qu’il fasse très très chaud, les salles sont quand même climatisées, j’insiste, donc il faut venir au cinéma pour se rafraichir.

    Les salles sont climatisées. Il faut venir au cinéma pour se rafraichir !

    Ca se présente bien : on a deux super présidents (Pierre Lemaitre et Randal Kleiser), des membres du jury qui sont la crème du jeune cinéma français. J’adore Claude Brasseur, je suis très contente qu’il ait accepté de venir. J’adore les monstres du cinéma à qui on rend parfois malheureusement assez peu hommage.

    On a aussi des gens du cinéma indépendant, les frères Larrieu, Jerry Schatzberg qui est un grand Monsieur du cinéma américain que j’adore. Trois de ses films vont être présentés par des grands du cinéma : Claude Lelouch, Noémie Lvovsky, Guillaume Canet.

    Et puis des avant-premières, beaucoup plus grand public parfois, puisqu’on a par exemple deux films de genre qui sont formidables, des comédies françaises, et puis surtout deux sélections de compétition américaine et française. Sans oublier les courts métrages. Répertoire, jeune public… Il y en a pour tout le monde.

    C’est la première fois que vous accueillez une compétition de longs métrages français…

    Exactement. On ouvre cette année sur les Français. C’était un petit peu plus compliqué car les Français attendent Cannes en général. Avant d’avoir une réponse positive, il fallait d’abord qu’on attende si Cannes prenait le film ou pas, ce qui n’est pas le cas des Américains. On a six films français. Tout à l’heure, Laetitia Dosch était là, qui joue dans Jeune femme, qui vient d’avoir la Caméra d’or à Cannes. On essaye de trouver un mixte entre des comédies, un peu plus grand public, des films beaucoup plus indépendants. On essaye de mixer tout ça et je crois qu’on a réussi. Encore une fois, c’est le public qui décide.

    Shellac Distribution

    Parmi les autres nouveautés, il y a une programmation musicale…

    Cinéma et musique font en général plutôt bon ménage. Ce sont mes collaborateurs qui ont tous 30 ans de moins que moi, voire plus, qui m’ont proposé cette programmation musicale, et je ne vous cache pas qu’au début, je n’en connaissais aucun ! Zombie zombie, Juliette Armanet, Requin Chagrin, The Pirouettes… Ca ne me disait absolument rien. Et puis, en fin de compte, j’ai écouté, j’ai trouvé ça plutôt sympa, et j’ai dit pourquoi pas après tout ! Ca peut aussi attirer du public qui va d’abord en salles et qui après à envie de finir la soirée avec un peu de musique…

    Cinéma et musique font en général plutôt bon ménage

    Je précise que ces petits événements musicaux seront sur la terrasse du Publicis, mais qui ne sera accessible que dans la limite des places disponibles, parce que c’est une terrasse privée. On est obligés d’avoir une jauge de sécurité. Mais en tout cas, j’espère que ça va plaire !

    J’aimerais également aborder avec vous un sujet qui a fait débat lors du dernier Festival de Cannes : la présence de films Netflix. Etes-vous ouverte à la possibilité de sélectionner des films Netflix ?

    Il y en avait un l’année dernière. Je trouve que c’est un peu tôt pour y répondre. A priori, pas vraiment. Je trouve qu’un film est fait pour être vu en salles. Netflix, Amazon et autres... il y a de la place pour tout le monde, parce qu’effectivement il y a pas mal de films en salles qui pour moi n’ont rien à y faire. C’est plutôt pas mal qu’il y ait aussi des plateformes qui puissent montrer du cinéma hors salles de cinéma.

    Je trouve qu’un film est fait pour être vu en salles

    Mais en compétition, à partir du moment où ils sont censés avoir un prix, c’est vraiment dommage après qu’on ne puisse pas les voir en salles. Donc si c’est pour les sortir parce qu’il y a une réglementation qui peut se mettre en place sur une copie, voire deux copies, ce qui leur permettrait de concourir, je trouve ça un peu dommage, aussi bien pour le film que pour les gens qui ont travaillé sur le film.

    Vous qui êtes aussi distributrice, quelle incidence la présence de ces plateformes a eu sur le secteur ? Est-ce que vous pensez que c’est stimulant ?

    Pour l’instant, oui et non, car le problème de Netflix est qu’il n’est pas encore complètement sur le marché français, contrairement aux américains. Ils ont besoin de contenu et ils achètent quasiment tous les films dans les festivals. Ce qui fait que nous, distributeurs, quand on arrive derrière –je ne suis pas un énorme distributeur, je ne suis ni Warner, ni Le Pacte-, il ne reste plus grand-chose. Il ne reste plus grand-chose parce qu’ils sont passés avant et ils ont pris parfois pour des sommes ridiculement chères des films qui ne justifient pas ces tarifs-là. Du coup, nous, on a envie d’un film : 'ah ben, déjà acheté par Netflix’. Donc ça, c’est un petit peu embêtant. Après, peut être que quand ils auront plus de contenus, qu’ils pourront proposer autre chose, peut être que ça va se réguler un peu. Mais pour l’instant, c’est plus une contrainte qu’un avantage.

    andolfi

    En tout cas, je suis particulièrement sensible à vos choix de distribution, votre vision. Récemment Le Concours, Fleur de Tonnerre… Ce sont de beaux films. Malgré ce que vous disiez sur ces plateformes, vous continuez quand même à pouvoir choisir …

    Au niveau des choix initiaux, ça ne pose pas de souci. Je ne suis pas sûre qu’un Claire Simon sera acheté par Netflix. Le problème, ce n’est pas tellement d’acheter. C’est qu’après, en salles, ces films sont assez fragiles, ils ne tiennent pas. Le public est complètement ailleurs parfois, alors qu’il y a 2, 3, 4 ans, le même genre de films aurait fait peut être beaucoup plus d’entrées. Le Concours, c’est particulier, on a très bien travaillé. Fleur de Tonnerre, il faut dire que Stéphanie Pillonca a sillonné la France, elle a fait un travail inimaginable… Ou I’m not a negro qu’on a sorti marche extrêmement bien, mais ce sont des exceptions. On va sortir Ana, mon amour de Calin Peter Netzer, j’ai un peu peur que ce soit plus compliqué, plus difficile.

    Il y a beaucoup trop de films sur le marché en France

    C’est vrai qu’aujourd’hui, les films qui il y a 3-4 ans faisaient peut être soit 50 000 soit 70 000 entrées, vont faire 15-30 000 aujourd’hui. Les mêmes films ! Il y a un problème de marché. Il y a beaucoup trop de films sur le marché en France. Il y a 700 films qui sortent. Il y en a 12-15 par semaine dans certaines périodes de l’année. Ils restent une semaine en salle, on ne les voit pas. C’est vraiment dommage.

    >>> Le Champs-Elysées Film Festival se tient du 15 au 22 juin 2017 dans tous les cinémas de l'avenue des Champs-Elysées (Publicis Cinémas, UGC George V, Le Balzac, Le Lincoln, Gaumont Marignan et le Club de l'Etoile).

    Plus d'infos : http://www.champselyseesfilmfestival.com/2017/

    My Cousin Rachel sera présenté en cloture du Champs-Elysées Film Festival jeudi 22 juin :

     

    Coup d'envoi du Champs-Elysées Film Festival 2017

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