Alors que les pronostiqueurs misaient plutôt sur 120 battements par minute ou Faute d'amour, le film suédois The Square a créé la surprise ce soir en décrochant la plus prestigieuse récompense du Festival, la Palme d'or. A l'occasion de la rituelle conférence de presse du jury, suivant la cérémonie de clôture, Pedro Almodovar et son jury -Jessica Chastain, Will Smith, Paolo Sorrentino, Fan Bingbing, Maren Ade, Park Chan-wook, Agnès Jaoui et Gabriel Yared- sont revenus sur quelques uns de leurs choix et ont notamment expliqué ce qui les avait marqué dans The Square.
"Ça parle du politiquement correct, c’est une dictature, a lancé Pedro Almodar, face à la presse. Cette dictature est aussi horrifiante que d’autres dictatures. Le réalisateur a montré plusieurs exemples du politiquement correct. . C’est extrêmement drôle. Nous avons envisagé un prix d’interprétation. Je pense que c’est un film que j’aimerais revoir. Il y a tellement de choses différentes."
The Square, un film intelligent, drôle, subtil, qui parle de questions tellement importantes pour nous tous
Agnès Jaoui, membre du jury, a expliqué qu'il s'agissait d'"un film intelligent, drôle, subtil, qui parle de questions tellement importantes pour nous tous. Comment aider les pauvres partout dans le monde, comment traiter avec les médias, comment être choquant pour attirer l’attention des médias…" Et d'ajouter avoir eu un coup de coeur pour les acteurs : "Les acteurs sont excellents. Je suis tombée amoureuse de l’acteur principal, mais ça, c’est mon avis !"
Interrogé sur le statut de favori de 120 battements par minute, indiquant que beaucoup de personnes l'avait plébiscité, Pedro Almodovar a rétorqué "combien de personnes ?"... Une façon de remettre en question les pronostics circulant toujours à l'approche de l'annonce du palmarès ! Et d'enchainer : "Moi j’ai adoré ce film, je ne pourrais pas l'adorer plus que ça. J’ai été très touché, et même après la projection.
La majorité écrasante d’entre nous a aimé le film de Robin Campillo
Demain, on lira ce que les journalistes pensent, mais comme je l’ai dit au début [de cette conférence de presse], c’est un jury très démocratique. Je ne suis qu’un 9e membre du Jury. C’est la seule chose que je puisse vous dire. La majorité écrasante d’entre nous a aimé le film de Robin Campillo, c’est un film qui va être bien accueilli, j’en suis sûr. On se souviendra de ce qu’il s’est passé ici. C’est un film qui mérite d’être reconnu. Campillo raconte l’histoire de héros qui ont sauvé de nombreuses vies, ajoute-t-il visiblement ému."
Les avis ont-ils été partagés au sein du jury ? Will Smith qui ne cache pas avoir ardemment défendu La Lune de Jupiter du Hongrois Kornél Mundruczó n'aura pas eu gain de cause. Y a-t-il eu du sang sur les murs ? "Tout a été harmonieux et facile. Le seul sang était métaphorique et se trouve sur la robe de Jessica [Chastain]. Ça a été très respectueux entre nous tous, ce qui ne signifie pas que nous avions tous la même vison sur les catégories. Non seulement il n’y a pas eu de sang, mais il y a eu cette écoute respectueuse".
Voir ou revoir la conférence de presse en intégralité :
La Rédac' d'AlloCiné débriefe le palmarès en direct dans le dernier épisode de "Face Cannes" :