Quand on pense Nicole Kidman, on pense évidemment Eyes Wide Shut ou Moulin Rouge ! Mais surtout Eyes Wide Shut... Même si elle était moins présente ces dernières années, et qu'on se souvenait surtout de la pub Schweppes - oui, on exagère -, Nicole a toujours été un peu là, dans des rôles où on ne l’attendait pas : dans Les Autres, d’Alejandro Amenábar, sous la direction de Lars Von Trier dans Dogville, chez Park Chan-wook dans Stoker, l’excellent remake du chef d’œuvre d’Hitchcock Shadow of a Doubt ou dans un contre-emploi total dans le poisseux Paperboy de Lee Daniels. Depuis cinq ans, si l’on excepte son interprétation de Grace Kelly dans le biopic oubliable d’Olivier Dahan, on se demandait si les rôles marquants de Kidman n’étaient pas derrière elle. C’était mal la connaître.
Cette année, la comédienne frappe un grand coup. Dans la série HBO Big Little Lies, sa prestation tout en subtilité dans le rôle d’une ancienne avocate devenue femme au foyer et victime des déferlements de violence de son mari a profondément marqué les esprits. Au terme des sept épisodes de Big Little Lies, on s’est donc dit : et si 2017 était la grande année de Nicole Kidman ?
Reine de Cannes
Une chose est sure, la sélection du Festival de Cannes semble vouloir corroborer cette hypothèse, puisque la star y est présente dans pas moins de quatre œuvres. Dans How To Talk To Girls at Parties, de John Cameron Mitchell, Nicole Kidman apparaît totalement transformée et est presque méconnaissable avec son look de punk peroxydée. Un défi pour celle qui se considère, selon le cinéaste, bien davantage comme "country et western" que "punk". Dans Mise à mort du cerf sacré, le dernier film de Yorgos Lanthimos, Kidman joue une mère de famille combattive face à la "malédiction" qui frappe l'un de ses enfants et prête à tout pour l'aider. On la retrouvera également dans la saison 2 de Top of the Lake, série créée par Jane Campion. Enfin, elle reprend le rôle de Miss Martha dans Les Proies, remake très attendu du film de Don Siegel par Sofia Coppola, projeté ce jour. Elle y compose un rôle nuancé de matriarche autoritaire et très protectrice, à la fois douce et impitoyable. Un beau programme, et puisque Mise à mort du cerf sacré et Les Proies sont en Compétition, pourquoi pas un Prix d’interprétation à la clé ?
Le Golden Globe pour Moulin Rouge ! et l'Oscar pour The Hours - où elle était totalement méconnaissable en Virginia Woolf - sont loin maintenant, et on voit assez mal comment l'Emmy award de la Meilleure actrice pourrait lui échapper pour Big Little Lies, mais un Prix d'interprétation à Cannes lui ouvrirait certainement de nouvelles perspectives et au vu de ses deux remarquables prestations dans les deux films en Compétition, ce ne serait pas volé. Comme quoi, on peut être une femme, être actrice, avoir bientôt 50 ans et être au sommet de son art.
La bande-annonce des Proies :