Ils ont tous deux été primés par le passé à Cannes (Prix de la Meilleure Contribution Artistique avec Velvet Goldmine pour lui en 1998, Prix d'Interprétation Féminine grâce à Maps to the Stars en 2014 pour elle), mais n'étaient jamais venus ensemble sur la Croisette. C'est désormais chose faite avec Wonderstruck, dans lequel Todd Haynes dirige son actrice fétiche Julianne Moore. Et confirme son goût pour les histoires situées dans le passé.
"Le passé nous inspire et nous motive pour plusieurs raisons", a expliqué le metteur en scène à ce sujet lors de la conférence de presse. "C'est toujours une excuse pour poursuivre l'étude de l'histoire du cinéma. Mais nous avons également voulu rendre hommage à ce que l'on peut faire avec ses mains et doigts, qu'il s'agisse du langage des signes, des passe-temps de Rose quand elle est enfant [jouée par Millicent Simmonds] ou encore de la fascination que l'on peut avoir pour l'histoire naturelle."
Le casting de ces enfants a été à la base du travail sur le film
"On peut apprendre beaucoup de choses en faisant des choses avec ses mains", a-t-il poursuivi, soutenu par Jaden Michael qui a précisé ne pas être "un geek de Snapchat", contrairement à la majorité des jeunes d'aujourd'hui. Aperçu dans Paterson l'an dernier, le jeune comédien a été l'une des attractions du photocall et de la conférence de presse, au même titre que Millicent Simmonds, actrice sourde qui s'exprimait en langage des signes : "Tout avait à voir avec l'imagination, la vitalité, les défis et la complexité des enfants", explique Todd Haynes à leur sujet.
"Je voulais rendre hommage à tout ce que les enfants pouvaient faire. Nous en avons deux ici, Rose et Ben, qui sont isolés dans leur vie et au sein de leur famille. Mais quelque chose les pousse à découvrir le monde pour avoir les réponses aux questions qu'ils se posent. Donc le casting de ces enfants a été à la base du travail sur le film (...) Nous avons commencé par chercher au sein de la communauté malentendante pour trouver la meilleure personne possible (...) Et c'était une grande chance de rencontrer Millicent Simmonds."
Parlant de "grand honneur" au moment d'évoquer le fait de tourner sous la direction de Todd Haynes, la comédienne a permis à Julianne Moore d'apprendre la langue des signes pour les besoins du film : "Tout était, pour moi, une question de communication", explique l'actrice oscarisée en 2015. "Quel langage faut-il employer ? Comment utiliser notre corps et nos mains pour communiquer et transmettre des idées ? Tout notre être communique."
"Nous sommes tous égaux sur un plateau, que la personne ait 7, 12 ou 75 ans", a-t-elle ajouté, en faisant référence à ses jeunes partenaires. "Il faut tout de suite que nous jouions tous ensemble, et les barrières disparaissent. Il n'y a plus de catégorie d'âge, de genre, de culture ou de personnalité. Tout ceci disparaît car on rencontre les gens à un niveau professionnel, et c'est ainsi que j'ai travaillé avec Millicent et Jaden."
Un sentiment que partage Michelle Williams, qui retrouve Todd Haynes dix ans après leur collaboration sur I'm Not There : "Il faut beaucoup écouter quand on travaille avec des enfants, et j'aime beaucoup le faire. Travailler avec et pour des enfants. Je me rappelle qu'à cet âge-là, on est comme une éponge car on absorbe toutes les informations (...) Je voulais donc travailler avec des enfants et j'aimerais pouvoir le faire tous les jours de ma vie."
Présenté en Compétition, Wonderstruck sortira dans nos salles le 15 novembre, sous le titre Le Musée des Merveilles.
Ambiance metal pour l'équipe de "Wonderstruck"
De gauche à droite : Millicent Simmonds, Julianne Moore, le réalisateur Todd Haynes, Jaden Michael et Michelle Williams
Jaden Michael, graine de showman
Todd Haynes rêve-t-il de la Palme d'Or ?
Millicent Simmonds, révélation du film
A noter que la jeune actrice s'exprime en langage des signes