C’est un destin façonné d’évidences et de hasard, qui se dessine pour Claire Foy, alors qu’elle pointe le bout de son nez à Stockport, en Angleterre. Etudiant l’art dramatique et le cinéma à l’université de Liverpool, elle entame ensuite une formation d’un an à la prestigieuse Oxford School Drama, où elle participe déjà à plusieurs pièces de théâtre. Diplôme en poche, Claire Foy aborde une carrière qui lui réserve de belles surprises.
Dès 2008, La Petite Dorrit, mini-série de la BBC issue de l’œuvre de Charles Dickens, la propulse sur le devant de la scène britannique. Deux ans plus tard, elle revient dans une autre adaptation, cette fois fantastique, de Timbré (Going Postal) - est pressentie comme l’un des "55 visages du futur" d’après le numéro du magazine Nylon consacré aux jeunes espoirs d’Hollywood et rencontre son futur époux, l’acteur Stephen Campbell Moore, sur le tournage du film d’horreur Pulse. C’est avec lui, qu’elle fait ses premiers pas sur grand écran, en intégrant le casting du Dernier des Templiers (2011), entre des acteurs de renom comme Nicolas Cage, Ron Perlman ou encore Christopher Lee. La même année, elle enchaîne les rôles principaux dans Le Serment, où son personnage Erin Matthews, découvre l’incroyable histoire de son grand-père, soldat britannique dans la Palestine des années 1940 - Ronde de nuit, sur les amours de jeunes femmes dans le Londres post-Seconde Guerre mondiale et Wreckers, drame familial avec Benedict Cumberbatch.
La royauté dans le sang
Une tendance, liée à la culture anglaise, se confirme progressivement à travers les registres et les thématiques des projets de la comédienne. Notamment avec le period drama Maîtres et Valets, sur les mœurs et les relations entre l’aristocratie et la domesticité. Six ans après la version originale des années 1970, la série s'intéresse à la famille Holland, les nouveaux propriétaires du 165 Eaton Place.
C’est enceinte qu’elle endosse le rôle d’Anne Boleyn, femme complexe et sensuelle, pourtant incapable de donner un héritier au trône d’Angleterre, dans Wolf Hall. Entre Damian Lewis (Henry VIII) et Mark Rylance (le ministre Thomas Cromwell), sa prestation est remarquable, à la hauteur de cette figure historique, qui fut à l’origine de la Réforme anglaise.
Six mois après avoir donné naissance à une petite fille, Claire Foy commence le tournage d’une des séries les plus ambitieuses et attendues de Netflix : The Crown. Claire Elizabeth Foy – de son nom complet – prête ses traits à la Reine Elizabeth II, l’emblème d’une nation. Vif succès auprès des spectateurs et des critiques, le show dévoile l’intimité derrière le faste de la monarchie : le mariage avec Philip Mountbatten (Matt Smith), les relations politiques avec le Premier Ministre Churchill (John Lithgow), les tensions familiales… Foy repartira d'ailleurs avec le Golden Globe de la meilleure actrice dans une série dramatique.
Forte de cette nouvelle notoriété, une énième coïncidence vient ponctuer le parcours de l’actrice : le partenaire de ses débuts dans La Petite Dorrit, Andy Serkis, la dirige dans Breathe (2017). Elle y donne la réplique à Andrew Garfield, dont le personnage, brillant et aventureux, se retrouve paralysé par la polio.
Une carrière qui s'accélère
Des fastes du Palais de Buckingham aux antres du dark web, il n'y a qu'un pas. En septembre dernier, Claire Foy est choisie pour incarner au cinéma la hackeuse Lisbeth Salander dans The Girl in the Spider's Web, nouveau volet de la saga culte Millenium (le 14 novembre au cinéma). Un rôle différent de tout ce qu'elle a fait jusqu'à présent. L'actrice britannique succède ainsi à Noomi Rapace et Rooney Mara et compte bien prouver qu'elle est de la même trempe que ces deux dernières.
Claire Foy navigue avec une aisance remarquable entre les genres et ne recule devant aucun défi. Preuve s'il en est avec son nouveau film, Paranoïa, d'ores et déjà visible au cinéma. Dan ce thriller filmé à l'Iphone en 10 jours seulement par Steven Soderbergh (Ocean's Eleven), la Britannique s'immerge dans la folie pour interpréter une jeune femme internée dans un hôpital psychiatrique.
Bref, nous n'avons pas fini d'entendre parler de Claire Foy.