A 45 ans, Jared Leto fait son grand retour au cinéma dans Suicide Squad, dans la peau du Joker. C'est sa première apparition à l'écran depuis Dallas Buyers Club et le rôle du transsexuel Rayon atteint du sida, qui lui a valu de remporter l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle. Cet adepte du Method Acting n'a aucune limite et les transformations extrêmes ne lui font clairement pas peur.
La gueule d'ange qui voulait se faire refaire le portrait
Après des débuts de jeune premier dans Almost Home, Camp Wilder et Angela, 15 ans, Jared Leto décide qu'il ne veut pas être le beau gosse de service. S'il a été un peu compliqué de se défaire de l'image de Jordan Catalano, fantasme de toutes les adolescentes des années 90, Leto a laissé le temps faire son action et a surtout fait des choix de carrières étonnants.
Dès la fin des années 90, on le voit prendre des risques en se tournant vers des personnages controversés. Pour les incarner, Leto réalise les premières transformations, parce que le script le veut, mais surtout parce que lui le veut. Barbe, moustache, cheveux décolorés, coupes hallucinantes : la première phase est engagée. Il joue également au yoyo avec son poids, maigrissant ou grossissant à souhait. Enfin, il n'hésite pas à se saisir de personnages particulièrement malmenés...
Les looks de l'extrême
Le look, pour Jared Leto, est un concept essentiel et très personnel. On s'en rend compte lorsqu'il se produit sur scène avec son groupe 30 Seconds to Mars. Au début de sa carrière, l'acteur ne peut pas toujours laisser libre court à son imagination et arbore un look de jeune premier. Aperçu pour la première fois en bellâtre dans la série Camp Wilder, on obtient ensuite un rôle dans la série culte Angela, 15 ans. Un brin rebelle, le personnage de Jordan Catalano lui convient un temps. A la fin des années 90, il s'en éloigne pour accepter une série de rôles où on lui donne l'opportunité de se transformer pour mieux devenir quelqu'un d'autre...
Dans Prefontaine, le comédien prend l'apparence du coureur Steve Prefontaine : franche blonde, rouflaquettes et moustache du plus bel effet. Dans Fight Club, il se décolore complètement les cheveux et les sourcils. Pour Une vie volée, il adopte le style grosse touffe/grosse barbe et opte pour la crête iroquoise dans Highway. En gangster dans Panic Room, il teste les tresses à la manière de Sean Paul avant de se raser le devant du crâne pour incarner le meurtrier de Coeurs perdus.
Les méthodes de l'extrême
Jared Leto ne se contente pas de mettre des postiches, fausses barbes ou autres perruques. Quand cela est nécessaire, il va jusqu'au bout, au point de jouer parfois avec son corps et sa santé.
Dans la peau d'un junkie (13 kilos perdus, expérience dans la rue, pas de sexe pendant deux mois)
Pour préparer son personnage de junkie dans Requiem for a Dream, Jared Leto s'est astreint à son premier gros régime. Il a perdu 13 kilos pour rendre Harry aussi maigre que possible, mais a également vécu quelques temps dans les rues de New York et refusé de faire l'amour avec Cameron Diaz - sa copine de l'époque - durant deux mois, afin de comprendre les effets de l'addiction. Plus tard, l'acteur a admis que cette méthode était un peu sadomaso et que si elle avait fait ses preuves à l'écran, elle n'avait pas été idéale pour sa vie personnelle…
Dans la peau de l'assassin de John Lennon (Total look, 30 kilos gagnés)
Pour se mettre dans la peau de Mark Chapman, l'assassin de John Lennon, dans Chapitre 27, l'acteur a pris près de 30 kilos. Cette prise de poids rapide, difficile et excessive l'a obligé à se déplacer un temps en fauteuil roulant en raison des fortes douleurs aux pieds. Par la suite, il a admis qu'il ne repasserait plus par là et que cette expérience avait été beaucoup plus rude que la préparation de Requiem for a Dream. Il a suivi un régime à base de glace au chocolat fondue, d'huile d'olive et de soja. Il aurait fallu plus d'un an avant de retrouver son poids normal…
Dans la peau d'un homme de 118 ans et 11 autres versions de ce même homme (6,5 heures de maquillage par jour)
Si pour camper Nemo, le héros de Mr. Nobody, Leto a incarné 12 versions différentes du même personnage, du jeune adulte à l'homme âgé au jeune adulte, certaines versions n'apparaissant que furtivement ou en arrière-plan. Certains jours, il devait jouer trois versions différentes de Nemo. Ces transformations ont occasionné de nombreuses heures en salle de maquillage. C'est évidemment la version de Nemo âgé de 118 ans qui a été la plus lourde à supporter, le comédien ayant dû porter plusieurs type de prothèses sur le visage.
Dans la peau d'un transsexuel séropositif et junkie (Total look féminin, entre 13 et 19 kilos perdus)
Pour arriver au résultat obtenu sur grand écran, Jared Leto n'a eu que trois semaines de préparation. Afin de devenir Rayon, il a arrêté de manger pour perdre jusqu'à 19 kilos afin de la rendre aussi maigre que possible et s'est également débarrassé de ses sourcils. Dès son premier entretien avec Jean-Marc Vallée, il est arrivé déguisé en Rayon. Sur le tournage, il n'a jamais quitté cette nouvelle peau.
Les mauvais traitements de l'extrême
Quand il ne passe pas des heures à se travestir ou qu'il ne suit pas un régime drastique pour un rôle, Jared Leto affectionne les personnages qui finissent très mal. Toujours prêt à se faire mutiler ou tuer sauvagement. Ca l'amuse beaucoup, de casser son image en s'amochant sévèrement.
Défiguration : "Fight Club"
Pour jouer Angel Face dans Fight Club, l'acteur a décoloré ses cheveux et ses sourcils. Angel Face se bat contre Edward Norton, qui jalouse sa beauté et le tabasse jusqu'à ce que son visage ne soit plus qu'une bouillie informe.
Amputation : "Requiem For a Dream"
Probablement son rôle le plus marquant. Il joue Harry, gros consommateur d'héroïne qui partage son addiction avec sa petite amie et son meilleur ami. C'est la descente aux enfers. Harry développe une infection au bras, qui finit par devenir noir. Il finit en prison et se réveille à l'hôpital... amputé du bras.
Brûlé sévèrement puis dégommé : "Panic Room"
Dans Panic Room, Jared Leto se transforme en malfrat stupide et incompétent qui tente de récupérer de l'argent dans l'ancien appartement de son grand-père. Sauf qu'une femme et sa fille s'y sont déjà installées. Lorsque les wannabe cambrioleurs tentent de faire sortir Jodie Foster et Kristen Stewart de la Panic Room, le personnage de Leto est brûlé au visage et au bras. L'un de ses complices finit par s'en débarrasser en tirant sur lui à plusieurs reprises à bout portant !
Abattu en vol : "La Ligne Rouge"
Dans le chef d'oeuvre de Terrence Malick, il apparaît très brièvement dans le rôle d'un second lieutenant. Lors d'une scène très silencieuse où les soldats tentent d'avancer dans la colline, Leto mâche son chewing-gum et fait des grands gestes, beaucoup de grands gestes à ses comparses, se lève et se fait choper par l'ennemi.
Massacré à la hâche par un psychopathe : "American Psycho"
Patrick Bateman, alias Christian Bale, ne supporte pas que Paul Allen, alias Jared Leto, ait un meilleur appartement, obtienne des réservations dans les grands restaurants et qu'il ait une meilleure carte de visite que la sienne. Alors, Bateman l'invite chez lui et lui fait promptement sa fête à coups de hache.
Malade (ou empoisonné) : "Alexandre"
Dans le film très controversé d'Oliver Stone, Leto incarne l'ami d'enfance et le grand amour d'Alexandre, Hephaiston. Atteint d'un mal mystérieux, qui pourrait être dû à un empoisonnement, il meurt, laissant Alexandre ivre de chagrin.
Condamné à la chaise électrique : "Coeurs perdus"
Nouvelle incarnation d'un personnage historique pour Jared Leto. Dans les années 40, il est Raymond Fernandez, meurtrier avec sa compagne de plus d'une dizaine de femmes. Arrêté par la police, Fernandez est condamné à la chaise électrique.
Paralysie, accident de voiture et de vaisseau spatial, assassinat, etc. : "Mr. Nobody"
Mr. Nobody offre à Jared Leto une pléiade de possibilités d'être malmené. Les destinées hypothétiques de Nemo le conduisent à traverser de nombreuses épreuves et il est victime de plusieurs accidents, parfois mortels.