Dalton Trumbo
C'est Bryan Cranston qui prête avec conviction ses traits à l'immense Dalton Trumbo dans le film de Jay Roach. Trumbo est sans doute une des plus fameuses personnes blacklistées par Hollywood durant la Chasse aux sorcières en plein Maccarthysme. Avant tout connu pour son grand travail de scénariste, il était titulaire de deux Oscars (pour Vacances romaines en 1953 et Les clameurs se sont tues en 1956). On lui doit aussi le script de Spartacus, du Rodeur de Joseph Losey, de Papillon... Il attendra pourtant 1971, à l'âge de 66 ans, pour signer en tant que metteur en scène son premier -et unique- film, le célèbre Johnny s'en va-t-en guerre.
Scénariste pendant les années 1930 et 1940, Dalton Trumbo fit partie des célèbres "10 d’Hollywood", ces scénaristes, auteurs et réalisateurs dans le collimateur des studios et de la Commission contre les Activités Anti-Américaines. Après avoir purgé une peine de prison d’un an pour avoir refusé, au cours de son audience, de s’exprimer sur son éventuel lien avec le Parti Communiste, Dalton Trumbo a été contraint de travailler au rabais et sous un faux nom pendant dix ans. Sorti de l’ombre pendant les années 1960, il est enfin adoubé à Cannes en 1971 pour son seul film en tant que metteur en scène : Johnny s’en va-t-en guerre.
Dan Rather
Dan Rather, joué par Robert Redford dans Truth, a été le présentateur-star de CBS News pendant près de 25 ans, et jouit d'une très grande notoriété et d'une popularité importantes auprès des Américains. Il est connu pour avoir dévoilé de nombreux scoops, notamment le scandale de la prison d'Abou Ghraib durant la guerre menée par les USA en Irak, ou le scandale de l'industrie du tabac, exploré par Michael Mann dans Révélations. En 1963, il est le premier journaliste à rapporter la nouvelle de la mort du président John Kennedy. Durant les années 1970, ses reportages pour le fameux magazine 60 Minutes lui permettent de briguer la succession de Walter Cronkite pour la présentation du CBS Evening News, le journal télévisé du soir.
Rafael Padilla alias "Chocolat"
Premier artiste noir de la scène française au temps de la Belle Epoque, le clown Chocolat est aussi l'un des grands oubliés de l'Histoire. Né esclave à Cuba puis vendu en Europe, débarquant ensuite en France, Rafael Padilla de son vrai nom devient une véritable star de la Belle Epoque, le premier artiste noir à conquérir la scène parisienne. Véritables pionniers, Chocolat (Omar Sy) et son comparse Footit (James Thiérrée) marqueront leur époque, connaitront la gloire mais tomberont ensuite dans l'oubli.
Oskar Schindler
A moins d'être un historien spécialiste de la Seconde guerre mondiale, et / ou d'avoir lu l'oeuvre de Thomas Keneally traduite en France en 1984, il faut le dire : peu de personnes connaissaient en vérité la terrifiante et bouleversante histoire d'Oskar Schindler, industriel nazi convaincu, qui sauvera finalement de la déportation quelques 1300 juifs en engloutissant sa fortune. Le chef-d'oeuvre absolu de Steven Spielberg, porté par un formidable Liam Neeson, a ainsi largement contribué à faire redécouvrir au public cette douloureuse histoire.
Saartjie Baartman, alias la "Vénus Hottentot"
En 2010, Abdellatif Kechiche a permis aux spectateurs de découvrir ou redécouvrir la terrible et bouleversante histoire de la sud-africaine Saartjie Baartman; autrement connue sous le nom de la célèbre Vénus Hottentot, dans son film Vénus noire. La malheureuse fut exhibée pendant six ans par son propriétaire hollandais puis français dans les nombreuses foires de "monstres" du continent au début du XIXe siècle, ainsi que dans les salons mondains. Elle meurt d'une pneumonie en 1815 à l'âge de 27 ans. L'anatomiste Georges Cuvier rachètera son corps et, après avoir fait un moulage d'elle, la dissèquera pour prélever son cerveau et ses organes génitaux. L'injustice de la malheureuse a même continué jusqu'en 1974 : son squelette et le moulage de son corps étaient en effet exposés au musée de l'Homme jusqu'à cette date. En 2012, une loi a enfin permis à sa dépouille d'être restituée à l'Afrique du Sud en 2002, rendant enfin à Saartjie Baartman sa dignité.
Harvey Milk
Dans les années 70, Harvey Milk fut le premier homme politique américain ouvertement gay à être élu à des fonctions officielles, celles de conseiller municipal de San Francisco en Californie. Il se distingua de ses pairs par son combat pour la tolérance et l'intégration des communautés homosexuelles. En novembre 1978, le maire George Moscone et lui furent brutalement assassinés par un autre conseiller municipal : Dan White. En prêtant ses traits à Harvey Milk, Sean Penn remporta l'Oscar du Meilleur acteur en 2009.
Steve Wozniak
Le nom de Steve Jobs ? Vous le connaissez bien sûr. Le Deus Ex Machina d'Apple, pionnier de l'avènement de l'ordinateur individuel, du baladeur numérique, de la tablette tactile, ou du Smatphone. En revanche, et à part les nerds qui se sentiront peut être offensés, on doute que vous connaissiez le nom de Steve Wozniak, solidemment incarné par Seth Rogen dans le film de Danny Boyle. Moins dans la lumière que son associé, Wozniak est en effet le cofondateur d'Apple, concepteur des premiers ordinateurs Apple et un des pionniers de l'industrie micro-informatique. Aujourd'hui, il est professeur associé à l'université de technologie de Sydney.
Bobby Darin
Beyond the Sea de et avec Kevin Spacey évoque la vie du crooner américain Bobby Darin, qui accéda à la célébrité avec son premier disque d'or Splish Splash en 1958. Dans les années 60, il s'orienta davantage vers le cinéma et fit quelques apparitions dans La Ballade des sans-espoirs (1961), Pressure Point (1962) ou encore Le Combat du Capitaine Newman (1963). Il décéda en 1973 lors d'une opération chirurgicale à coeur ouvert.
Giulio Andreotti
Selon le réalisateur Paolo Sorrentino, Giulio Andreotti est l'homme politique "le plus important que l'Italie ait connu ces cinquantes dernières années, il a le charme de l'ambiguité et une psychologie complexe et inextricable au point d'avoir intrigué tout le monde au fil des ans." Portrait de ce politicien "inoxydable", élu député puis Président du Conseil à 7 reprises, nommé sénateur et 25 fois ministre, Il Divo remporta le Prix du Jury au 61e Festival de Cannes. Sous le maquillage et les prothèses, l'acteur italien Toni Servillo.
Edward R. Murrow
Dans les années 50, Edward R. Murrow, le présentateur du journal télévisé de CBS de l'époque, contribua avec l'aide du producteur Fred Friendly à la chute du sénateur Joseph McCarthy, à l'origine de la tristement célèbre chasse aux sorcières. Tirant son titre de la salutation rituelle du journaliste en fin d'émission, Good Night, and Good Luck. (en français, "Bonsoir, et bonne chance.") fut présenté en Compétition à la 62e Mostra de Venise, en 2005, et valut à son acteur principal, David Strathairn, la Coupe Volpi de la meilleure interprétation masculine.
Clifford Irving
En 1971, l'écrivain Clifford Irving eut son moment de gloire... Bien mal acquise. Il se vanta d'avoir accompli un exploit extraordinaire, celui d'avoir obtenu les confidences du multimilliardaire Howard Hughes, qui vivait reclus après une vie d'excentricités. Les éditeurs se déchaînèrent alors pour s'offrir le manuscrit, et Irving récolta richesse et renommée. Mais le problème, c'est qu'il n'avait jamais rencontré ce géant de l'aviation et du cinéma et qu'il avait tout bonnement tout inventé... Aussi incroyable qu'authentique, la saga de cet homme qui trompa son monde fut transposée à l'écran en 2007 par Lasse Hallström avec dans le rôle de ce faussaire Richard Gere.
Frank Abagnale Jr.
Avant Arrête-moi si tu peux, qui avait entendu parler de l'incroyable histoire de Frank Abagnale Jr. ? Pas grand monde. Dans les années 60, le jeune Frank Abagnale Jr. était passé maître dans l'art de l'escroquerie, allant jusqu'à détourner 2,5 millions de dollars et à figurer sur les listes du FBI comme l'un des dix individus les plus recherchés des Etats-Unis. Véritable caméléon interprété à l'écran par Leonardo DiCaprio, Frank revêtait des identités aussi diverses que celles de pilote de ligne, de médecin, de professeur d'université ou encore d'assistant du procureur... Des rôles factices où il se montrait très crédible, aidé il est vrai par un bagout hors pair.
Frank Lucas
Au début des années 70, à Harlem, le caïd Frank Lucas organisait avec la complicité d'officiers basés au Vietnam un véritable pont aérien et importait ainsi par avions entiers des centaines de kilos d'héroïne pure, qu'il revendait à bas prix dans les rues de New York. American Gangster de Ridley Scott avec Denzel Washington retrace l'ascension et la traque de ce parrain que certains surnommaient "Superfly".
Mariane Pearl
Le 23 janvier 2002, le monde entier découvrait horrifié la vidéo d'un journaliste américain décapité par des extrémistes pakistanais. Il s'agissait de Daniel Pearl, superviseur du Wall Street Journal pour l'Asie du Sud-Est. Son épouse Mariane Pearl rédigea l'histoire de son enquête, de son kidnapping et de sa mort et, surtout, l'histoire de son propre désespoir à elle, dans A Mighty Heart : the Brave Life and Death of my Husband Danny Pearl. Interprété par Angelina Jolie, Un coeur invaincu retrace le combat de cette femme courage pour comprendre l'assassinat de son mari.
Chuck Barris
Parallèlement à sa carrière d'animateur du Gong Show, un jeu télévisé américain qui dura quatre ans, de 1976 à 1980, Chuck Barris aurait mené une carrière de tueur professionnel. Il aurait officié pour le compte de la CIA sous le nom de Sunny Sixkiller. Confessions d'un homme dangereux, la première réalisation de George Clooney avec Sam Rockwell dans le rôle-titre, se penche sur ce destin peu ordinaire.
Frank Serpico
Policier intègre, Frank Serpico lutta contre la corruption généralisée au sein de la police new-yorkaise au début des années 70. Détesté de tous, collègues comme supérieurs, il n'a pu compter que sur lui-même pour mener à bien sa croisade pour la justice. Pour sa brillante composition de flic incorruptible, Al Pacino fut cité à l'Oscar du Meilleur acteur en 1974.
Rubin "Hurricane" Carter
En 1999, le réalisateur Norman Jewison porta à l'écran la vie de Rubin Carter, surnommé Hurricane, un boxeur noir américain catégorie poids moyens qui s'illustra sur les rings entre 1961 et 1966 et passa injustement 22 ans de son existence derrière les barreaux pour une affaire de meurtre non résolue. Pour ce rôle qui nécessita un travail de préparation physique intense, Denzel Washington remporta l'Ours d'Argent de la meilleure interprétation lors du 50ème Festival de Berlin.
Jeffrey Wigand
Campé par Russell Crowe dans Révélations (2000), Jeffrey Wigand est l'homme par qui le scandale arriva... Directeur du département Recherche et Développement de Brown & Williamson, le troisième plus grand fabricant de cigarettes américain, il révéla au grand public, avec l'appui du journaliste Lowell Bergman, que les industriels adjoignaient aux cigarettes des substances dangereuses pour la santé, comme l'ammoniaque ou la coumarine, pour décupler les effets de la nicotine et accroître l'accoutumance du fumeur.
Dr. Alfred Kinsey
En 1948, aux Etats-Unis, le Dr. Alfred Kinsey publia un rapport historique sur les habitudes sexuelles de ses compatriotes. Ce document fit l'effet d'une bombe. Pour la première fois, le comportement sexuel humain fit l'objet d'une étude scientifique. Son travail déchaîna les passions et déclencha des polémiques qui font encore rage aujourd'hui. Dans le rôle de cet éminent sexologue, Liam Neeson.
Andy Kaufman
Décédé prématurément d'un cancer du poumon en 1984, le comique américain Andy Kaufman débuta dans de nombreux cabarets avant de se faire remarquer à la télévision dans la célèbre émission Saturday Night Live. Il a également été une des vedettes de la série Taxi dans la deuxième moitié des années 70, avant de provoquer les réactions les plus diverses avec des spectacles originaux montés au Carnegie Hall de New York. Pour l'interpréter sous la houlette du très inspiré Milos Forman, un autre génie comique : Jim Carrey.
Mark Chapman
Le 8 décembre 1980, Mark Chapman abattait John Lennon de cinq balles, au pied de l'immeuble new-yorkais où le célèbre chanteur vivait avec sa femme, Yoko Ono, et leur fils Sean. Quelle mystérieuse raison pouvait pousser un homme apparemment normal à assassiner une légende de la musique, une icône du mouvement pacifiste ? Une question à laquelle tente de répondre le drame Chapitre 27 de J.P. Schaefer avec Jared Leto.
Anthony Spilotro dit "Tony la fourmi"
Nicky Santoro, le personnage joué par Joe Pesci dans Casino, est très largement inspiré du gangster mafieux Anthony Spilotro dit "Tony la fourmi", qui officiait pour le compte de l'Outfit, la famille du crime organisé de Chicago. Et tout comme Joe Pesci dans Casino, il fut battu à mort et enterré vivant avec son frère dans un champ de maïs.
Ed Wood
En dirigeant Johnny Depp dans Ed Wood, Tim Burton avait souhaité rendre hommage à ce réalisateur considéré de son vivant comme le plus mauvais de tous les temps, aujourd'hui adulé et venéré par des milliers d'amateurs de bizarre et de fantastique à travers le monde.
Dian Fossey
L'anthropologue et naturaliste Dian Fossey consacra sa vie à l'étude et à la sauvegarde des gorilles au Rwanda. Elle fut sauvagement assassinée le 26 décembre 1985 par des braconniers. Marque de son investissement dans le rôle, Sigourney Weaver, qui incarne Dian Fossey dans Gorilles dans la brume en 1988, a adhéré au Dian Fossey Gorilla Fund, l'organisme de protection des gorilles.
David Frost
En 1977, le journaliste britannique David Frost révolutionnait l'art de l'interview-confession en se livrant à un fascinant affrontement verbal avec l'ancien Président américain Richard Nixon. 45 millions de téléspectateurs étaient au rendez-vous pour assister à ce duel d'un genre nouveau. Pour incarner ce playboy du petit écran, Michael Sheen, connu pour avoir déjà prêté ses traits au Tony Blair de The Queen.
Jeannine Deckers, alias Soeur Sourire
Jeannine Deckers, alias Soeur Sourire, est devenue un mythe international avec ses deux millions d'albums vendus en 1963 et cette chanson Dominique, qui a plané au-dessus des Beatles ou d'Elvis Presley dans les hit-parades du monde entier. La fin est moins heureuse, car, rattrapée par les services fiscaux belges, Soeur Sourire sombrera dans la dépression et se suicidera le 29 mars 1985 avec sa compagne, thérapeute pour enfants autistes. Cécile de France la ressuscitera à l'écran en 2009.
Ricardo Valenzuela, alias Richie Valens
"Baila baila La Bamba !" C'est à Ricardo Valenzuela, jeune rocker plus connu sous le nom de Richie Valens et décédé dans un accident d'avion, que l'on doit ce hit remis au goût du jour en 1987 par la prestation très convaincante de Lou Diamond Phillips.