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    Cannes 2014 : Pitof invité des déjeuners AlloCiné sur la plage du Majestic

    A l'occasion du 67e Festival de Cannes, AlloCiné va à la rencontre d'acteurs, cinéastes et professionnels du 7e Art. Aujourd'hui, Pitof, réalisateur de "Vidocq" et "Catwoman", en visite au Marché du Film avec la comédienne chinoise Jin Sha.

    Giancarlo Gorassini/BestImage

    Pour le premier Déjeuner AlloCiné sur la plage du Majestic à Cannes, nous avons pu nous entretenir avec le réalisateur français Pitof, brillant artisan des effets visuels et réalisateurs de Vidocq et Catwoman. Après avoir passé une année en Chine, il prépare actuellement une comédie centrée sur ce pays, avec l'actrice Jin Sha. Nous en avons également profité pour revenir avec lui sur l'expérience Catwoman. Rencontre...

    Pouvez-vous nous décrire en quelques mots l’histoire de votre prochain projet ?

    Pitof : C’est l’histoire d’un étranger qui sera a priori un Américain face à la Chine. C’est vraiment un film inter-culture entre l’Occident et la Chine. La façon dont le présente la scénariste, c’est "le meilleur film que vous pouvez voir pour réussir en Chine en tant qu’étranger à quelque niveau que ce soit, au niveau sentimental ou business". C’est une sorte de mode d’emploi, et qui personnellement me fait d’autant plus rire que j’ai vécu pendant un an en Chine. J’ai connu un peu ce cheminement que font les étrangers quand ils arrivent dans le pays, confrontés à une culture qui est plus vieille que la nôtre, avec tous ses mystères et ses fascinations par rapport aux gens et tout ce qu’ils véhiculent. C’est une comédie romantique.

    Quel sera votre personnage dans le film de Pitoff ?

    Jin Sha : Dans ce film, j’incarne une fille chinoise traditionnelle physiquement, mais j’ai beaucoup de caractère. Les étrangers ont tendance à penser qu’une fille chinoise est très douce, qu’elle écoute trop les hommes. Là, c’est un film un peu différent, qui prône une nouvelle génération de femmes chinoises.

    En revenant un peu dans le temps sur votre carrière, pouvez-vous nous décrire l’expérience "Catwoman", film qui a été particulièrement décrié par la critique et par le public ?

    Pitof : Catwoman c’est un monstre à deux faces. C’était bien de l’avoir fait et mal de l’avoir fait. Bien parce que c’est une production hollywoodienne énorme, et que j’étais un des rares Français à faire ça, c’était une chance incroyable. Après, le côté noir de l’histoire, c’est que c’était un film de studio. Le scénario est ce qu’il est. Il y a eu beaucoup de bagarres au niveau du studio pour sortir le scénario qui au final, n'est pas le meilleur de la terre. Avec le recul, le sentiment que j’ai c’est d’avoir été un peu violé par le studio. Quand on est metteur en scène de studio, on est un technicien, on fait ce qu’on nous dit de faire. On m’a refusé beaucoup de choses. J’avais pris la direction d’un film beaucoup trop noir, et ils ne voulaient pas du tout ça.

    Si vous deviez refaire le film aujourd’hui sans la pression des studios, à quoi ressemblerait-il ?

    Pitof : A rien de ce qu’on a pu voir. Pour moi, Catwoman, c’est un personnage très noir, très ambigu, c’est une manipulatrice de base, et surtout ce n’est pas un film pour enfants. Les studios veulent plaire à tout le monde, ils veulent faire de Catwoman à la fois une héroïne pour les petites filles et une héroïne pour les adultes. On doit choisir. On peut en faire une Fantômette, une petite nana qui sauve les petits chats. Ou alors on peut faire une femme avec un fond noir, ce qui aurait été à mon avis beaucoup plus intense et beaucoup plus intéressant. On était partis sur quelque chose de beaucoup plus sombre au niveau des décors. Ce que j’ai entendu par la suite, c’est qu’après l’expérience de Catwoman, le studio a lâché la bride avec Christopher Nolan pour sa trilogie. Je ne vais pas me vanter d’avoir sauvé la mise de Nolan mais… Ils m’ont refusé tellement de choses sur Catwoman, et ça n’a pas marché comme ils voulaient, donc ils se sont dit que c’était peut-être con de serrer la bride autant que ça.

    Vous pensez que c’est une mésaventure typique des réalisateurs français à Hollywood ? On pense facilement avec Mathieu Kassovitz et "Babylon A.D."...

    Pitof :  Que Kassovitz pleurniche, c’est son problème, mais moi je ne pleurniche pas. Un film de studio c’est un film où on signe un pacte avec le diable. Donc on n’a pas de droits, on n’a rien. C’est un film de commande, on est employé. (...) Quand tous les problèmes sont arrivés, je me suis reposé sur le studio en disant : "Je m’en remet à eux, ils savent faire. De toute manière, je ne suis pas l’auteur. Mon boulot, c’est d’aller le plus loin possible et de servir au mieux le studio qui m’engage." Donc après, toute mon obsession durant le tournage a été d’aller au bout, et de faire le mieux que je pouvais avec ce que j’avais. Et au final, le studio était content, ils ne m’ont pas viré. Ils voyaient les rushes tous les jours, ce que je leur ai servi leur a plu. J’ai livré aux studios ce qu’ils voulaient.

     

    Pitof et Jin Sha

    Plage Majestic Barrière, Cannes, le 15 mai 2014

    Pitof et Jin Sha

    Plage Majestic Barrière, Cannes, le 15 mai 2014

    Pitof et Jin Sha

    Plage Majestic Barrière, Cannes, le 15 mai 2014

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