Les ingrédients d’un délicieux long-métrage
Le Deuxième acte, c’est le nom d’un petit restaurant de province où se retrouvent Florence (Léa Seydoux) et David (Louis Garrel). Elle est folle amoureuse de ce dernier et veut lui présenter son père Guillaume (Vincent Lindon), mais lui la trouve trop insistante et a une autre idée en tête : lui présenter son ami Willy (Raphaël Quenard) pour la pousser dans ses bras et se débarrasser d’elle.
Alors que les quatre personnages s’installent à table, ils sont loin de se douter que le déjeuner ne va pas se passer comme prévu…
De beaux noms au menu
Une fois n’est pas coutume, Quentin Dupieux remet le couvert pour ce 13e long-métrage et s’entoure à nouveau des plus grands noms du cinéma français. Après Éric Judor et Ramzy Bedia, Alain Chabat, Benoît Poelvoorde, Jean Dujardin, Adèle Haenel, Léa Drucker, Benoît Magimel, Anaïs Demoustier, Gilles Lellouche ou encore Pio Marmaï, le cinéaste est encore parvenu à rassembler un quatuor de folie à sa table.
En effet, il peut compter parmi ses convives Louis Garrel (nommé neuf fois aux César et récompensé à deux reprises), Léa Seydoux (récompensée au Festival de Cannes), Raphaël Quenard (sacré révélation masculine à la dernière cérémonie des César) et Vincent Lindon (récompensé au Festival de Cannes et président du jury en 2022).
Autant de comédiens de talent auxquels le cinéaste offre la possibilité d’exploiter tout le spectre de leurs compétences. Tantôt désopilants, tantôt émouvants, les quatre acteurs offrent certaines de leurs plus belles prestations, rivalisant même avec la justesse proposée par Jean Dujardin dans Le Daim ou Raphaël Quenard dans Yannick.
Un mets léger… aux accents relevés !
L’excellence atteinte par les comédiens du Deuxième acte n’est pas seulement le fait de leur génie naturel, mais aussi de celui du cinéaste qui les dirige. Tant dans la direction de ses acteurs que dans l’écriture de leurs dialogues, Quentin Dupieux fait une nouvelle fois preuve de finesse et convoque les ressorts humoristiques de ses plus grands succès.
De l’absurdité de Réalité aux échanges percutants de Yannick, Le Deuxième acte conjugue les plus grandes qualités du cinéaste et permet au spectateur de se régaler autant des situations cocasses amorcées par son dernier long-métrage que des joutes verbales impitoyables que se livrent ses protagonistes hauts en couleur.
Un soupçon d’amertume
Pour autant, le cinéma de Quentin Dupieux ne saurait se résumer à la force de ses interprètes, ni à ses ressorts comiques aussi efficaces soient-ils. Ce qui en fait toute la profondeur, c’est la mise en place récurrente de dispositifs métafilmiques dans la majorité des longs métrages du réalisateur, aboutissant à un quasi-surréalisme caractéristique dont ses admirateurs s’amusent à collecter les occurrences et indices pour fonder leur interprétation.
Le Deuxième acte ne fait pas exception à la règle et semble consolider, après Incroyable mais vrai, Fumer fait tousser et Yannick, un virage plus philosophique que jamais dans la filmographie de Dupieux. Réflexion profonde, chargée d’inquiétude, sur l’avenir du cinéma et la liberté des artistes, ce 13e long-métrage s’achève sur un dernier acte ouvert à de nombreuses interprétations, qui ne manquera pas de faire parler la communauté des cinéphiles.
Le Deuxième acte, de Quentin Dupieux, est à (re)découvrir dès maintenant en DVD, Blu-Ray et VOD.