Knock at the Cabin de M. Night Shyamalan
Avec Jonathan Groff (II), Ben Aldridge, Dave Bautista...
De quoi ça parle ? Tandis qu’ils passent leurs vacances dans un chalet en pleine nature, une jeune fille et ses parents sont pris en otage par quatre étrangers armés qui leur imposent de faire un choix impossible. S’ils refusent, l’apocalypse est inéluctable. Quasiment coupés du monde, les parents de la jeune fille doivent assumer leur décision avant qu’il ne soit trop tard…
Shyamalan, de producteur à réalisateur
Le scénario de Steve Desmond et Michael Sherman s'est retrouvé en 2019 sur la célèbre Blacklist, recensant les meilleurs scripts de l’année sans producteur. Au départ, Blinding Edge Pictures, la société de M. Night Shyamalan, n’envisageait que de produire le film, mais le scénario était tellement fort que le cinéaste a eu envie d’en proposer sa propre interprétation.
"Un jour, au cours d’une réunion, il a déclaré 'et si je réécrivais le scénario et que je le mettais moi-même en scène ?'", se souvient le producteur Ashwin Rajan, président du département production chez Blinding Edge. Quelques jeunes réalisateurs avaient été envisagés pour mettre en scène Knock at the Cabin, mais ils ont fini par se désister en raison de problèmes d’agenda, laissant à Shyamalan l'opportunité de s'y atteler.
La représentation d'un couple homosexuel à l'écran
Jonathan Groff et Ben Aldridge forment à l'écran un couple homosexuel. Les deux comédiens sont eux-mêmes homosexuels et se réjouissent de voir la représentation d'un couple gay au cinéma dans un film d'horreur hollywoodien, réalisé par un cinéaste aussi reconnu que M. Night Shyamalan.
Groff raconte : "Cela n’aurait pas été possible il y a quinze ans. C’est une formidable opportunité de pouvoir être soi-même dans un film – dans un film d’horreur à la fois drôle et intéressant – quand on est homosexuel dans la vie et qu’on peut donc incarner un personnage ayant la même identité sexuelle à l’écran. Aujourd’hui, en 2022, la situation a évolué et on bénéficie des progrès accomplis par les générations précédentes."
Son partenaire à l'écran renchérit : "j’estime que la représentation est d’une grande importance à tout point de vue. C’est important de se sentir représenté à l’écran dans un film qu’on choisit de voir. Le cinéma permet de découvrir des choses sur soi et sur des gens très différents de nous, ailleurs dans le monde. Je crois que la représentation a cette capacité de changer le monde d’une manière très positive".
Le chalet
Le chef-décorateur Naaman Marshall et son équipe ont construit un chalet grandeur nature dans une exploitation produisant des airelles, située dans la forêt de Pine Barrens à Tabernacle, dans le New Jersey. L’équipe a dû élaborer des plans d’architecte pour le chalet, puis les a fait valider par un architecte et un ingénieur comme si le chalet était censé rester sur place durablement. En outre, en raison de la chaîne d’approbations très contraignante de la municipalité, l’équipe disposait d’un délai de construction très serré : le chalet, dans son intégralité, a été bâti en trois semaines.
Ce chalet a été utilisé pour les plans d’extérieurs et un second, en studio, a été bâti pour les plans d’intérieurs. Pour se rapprocher de la lumière naturelle sur le plateau, une étude de la luminosité a été menée dans le chalet situé en décors naturels : il s’agissait de photographier chaque vue extérieure, depuis les fenêtres ou la porte du chalet. Ces photos ont aussi servi à composer des fonds bleus installés par la suite sur le plateau pour simuler les vues extérieures depuis la fenêtre de l’entrée et les fenêtres latérales.
Un récit biblique contemporain
Knock at the Cabin explore des idées liées à la foi et aux croyances, aux certitudes et au doute. M. Night Shyamalan décrit le film comme "un récit biblique contemporain" : "La possibilité de raconter des histoires bibliques de grande envergure, mais situées à l’époque actuelle et dans un contexte contemporain, me plaît. Le film se fait l’écho de mon regard sur le monde, qui ne va pas bien, mais j’ai le sentiment qu’on se bat collectivement pour aller dans la bonne direction."
Malgré le postulat de départ de son film, le réalisateur se montre optimiste quant à sa vision de l’humanité : "Je suis en mesure de faire des films très sombres parce que j’ai beaucoup d’affection pour les gens et que j’ai un point de vue très positif sur le monde. Je suis capable de déceler ce qu’il y a de positif en toutes choses, y compris les plus négatives, parce que j’ai une approche profondément optimiste de la vie".