Earwig de Lucile Hadzihalilovic
Avec Paul Hilton, Romane Hemelaers, Romola Garai...
De quoi ça parle ? Dans une demeure isolée, à l’abri des grondements d’une Europe hantée par la guerre, Albert s’occupe de Mia, une fillette aux dents de glace, assignée à résidence. Régulièrement, le téléphone sonne et le Maître s’enquiert du bien-être de Mia. Jusqu’au jour où il ordonne à Albert de préparer la fillette au départ…
Une invitation au rêve
Inspiré des films des années 1930-1940 pour la typographie et la texture, le générique d'ouverture n'utilise pas de cartons fixes mais un déroulant qui défile lentement, accompagné du thème musical d’Earwig. Cette ouverture fonctionne comme une séance d'hypnose ou une invitaton à plonger dans un conte. "Le générique nous permet cette transition pour permettre au spectateur de quitter la réalité, de rentrer d’emblée dans l’univers du film, de le rendre réceptif au mystère qui traverse ce rêve... ou ce cauchemar...", explique la réalisatrice.
Adaptation
Earwig est adapté du roman éponyme de Brian Catling. Geoff Cox, qui a co-écrit le scénario, est un ami de l'écrivain. Lorsqu'il a lu le manuscrit de ce dernier, Cox a immédiatement pensé à Lucile Hadzihalilovic pour le porter à l'écran.
Celle-ci raconte : "Ce qui est formidable avec lui, c’est qu’il est non seulement écrivain, mais aussi artiste plasticien, auteur de performances, soit un artiste pluriel qui s’est mis à écrire pour déployer son imaginaire, et qui n’est pas attaché à ses textes au point de ne pas supporter qu’ils soient trahis. Or, le travail d’adaptation suppose une trahison et cela ne le gênait pas, au contraire, il trouvait cela ludique. Brian m’a donc laissé toute liberté, ce qui était très généreux et précieux."
Hammershøi
Le peintre danois Vilhelm Hammershøi, connu pour ses tableaux d'intérieurs dépouillés et énigmatiques, a été l'une des références pour la direction artistique d'Earwig. Avec Julia Irribarria, la cheffe décoratrice, la réalisatrice a cherché un équilibre entre réalisme et abstraction : "Un des principaux mots d’ordre était de faire le vide, aussi bien dans les intérieurs que dans les extérieurs. Nous avons dépouillé au maximum les pièces, des meubles et des accessoires, les rues, des figurants et des véhicules, ne gardant que l’essentiel".
Premier film en langue anglaise
Il s'agit du premier film en langue anglaise de Lucile Hadzihalilovic : "le film est financé en grande partie par les anglais. Tourner dans leur langue me plaisait, car cela rendait l’ancrage de l’histoire moins défini, mais trouver les bons accents a été un défi pour moi. Il fallait que les personnages parlent un anglais européen et continental avec de légères variations d’accents pour rester dans cette idée d’Europe centrale."
Marc Caro à la direction artistique
L'appareil à récolter la salive a été conçu et réalisé par Benoît Polvêche, Christine Polis et Marc Caro, le réalisateur de Delicatessen et La Cité des enfants perdus.