Avec Céline Sallette, Thomas Gioria, Camille Lellouche...
De quoi ça parle ? Karine, femme de ménage, partage sa vie entre son travail de nuit avec ses collègues et Ziggy, son fils de 17 ans. Lorsque l'entreprise qui l'emploie est rachetée tout bascule pour Karine. La pression sociale va la pousser dans ses retranchements et la mettre face à un dilemme : dévoiler un lourd secret ou mentir pour se protéger.
L'Étang de Berre
Brillantes a été tourné à Martigues, une commune française des Bouches-du-Rhône. Plus précisément, Sylvie Gautier a voulu situer l'intrigue du film autour de l’Étang de Berre, un bassin ouvrier avec beaucoup de pétrochimie. Ce lieu donne sur une mer ensoleillée et se situe près d'une garrigue épineuse mais splendide. La cinéaste se rappelle :
"Ce bassin traduit l’ambiance rude mais malgré tout légère et positive que je voulais. Encore une fois, j’ai eu de la chance : la région PACA m’a offert son aide et la ville de Martigues aussi. On a pu tourner tous les extérieurs en décors naturels ! Pour les intérieurs, pour ne pas en rajouter sur les côtés sombres du film, on s’est installé dans un HLM d’un quartier tranquille."
Thème de l'illettrisme
La thématique de l'illettrisme était déjà au coeur de "Sotte", l’un des deux premiers courts métrages mis en scène par Sylvie Gautier. La réalisatrice précise cependant : "Je vais vous surprendre mais, Brillantes a été écrit avant mes courts métrages. Mais pour trouver un producteur et des financements pour un long, il faut montrer ce dont on est capable."
"Aussi, je me suis alors attelée à l’écriture d’un premier 'mini-film' - je préfère ce terme à celui de court métrage - sur un souvenir d’enfance dont je voulais me débarrasser, puis d’un second, que j’ai intitulé 'Sotte', et dans lequel j’ai imaginé la jeunesse qu’aurait pu avoir la Karine de Brillantes, celle d’une enfant qui aurait eu des problèmes avec l’écriture et la lecture."
Condition ouvrière
Sylvie Gautier avait plusieurs sujets en tête, notamment celui de la condition ouvrière. La cinéaste, qui pour l'occasion réalise son premier long métrage, explique : "C’est une classe sociale qui n’apparaît plus beaucoup dans les films, sans doute parce que les réalisateurs pensent qu’elle concerne moins de monde. Or elle est encore très présente."
"Elle a des difficultés à joindre les deux bouts, des problèmes pour se faire entendre, la peur du chômage. J’aime sa façon de rire de sa condition, et son esprit de solidarité... Ce sont des qualités remarquables. Sans doute parce que je suis une femme, je me suis dit que j’allais l’évoquer à travers un groupe de femmes, travaillant dans une usine de nettoyage."
"À un moment de l’écriture, l’idée m’est venue que l’une d’entre elles aurait une difficulté supplémentaire mais, soigneusement gardée secrète : elle serait illettrée... J’avais la trame de mon film."
Titre d'origine
Initialement, le film devait s'appeler "Histoire de Karine". Finalement, Sylvie Gautier et le distributeur ont opté pour Brillantes : "J’aime bien ce titre. Il est à double sens. Au premier degré, il se rapporte au métier qu’exercent les filles du film, qui est de tout faire briller, et au deuxième, il évoque l’intelligence. Oui, pour moi, ces filles sont brillantes. Elles doivent être fières d’elles. Et puis je trouve que ce titre est lumineux."
Le choix Céline Sallette
Pour Karine, Sylvie Gautier ne voulait pas d’une actrice qui fasse de ce personnage une victime. La cinéaste a donc rapidement pensé à Céline Sallette pour l’interpréter, parce qu'il s'agit d'une comédienne qui sait très bien prendre une allure de garçon manqué. Elle raconte : "C’est une actrice engagée. À chaque fois que je l’ai vue jouer ce genre de personnage, un peu rebelle, un peu 'même pas mal !', elle m’a épatée par son naturel."
"Elle est une actrice, fine, éclectique et intelligente, qui peut passer avec une aisance incroyable de L'Apollonide de Bertrand Bonello à Cessez-le-feu d’Emmanuel Courcol ou à Mais vous êtes fous d’Audrey Diwan. Comme son jeu est très ancré, elle étincelle aussi dans les films sociaux. J’ai eu beaucoup de chance que mon scénario l’intéresse. On a été tout de suite en symbiose toutes les deux. Céline est de celles qui osent tout et n’ont peur de rien."