Ce mercredi 23 octobre, rue de Lübeck, David Kessler, président du Centre National de la Cinématographie (CNC) présentait le budget prévisionnel pour l'année 2003. L'année dernière, pour le budget 2002, le CNC avait tablé sur une somme de 483,86 millions d'euros. Cette fois-ci, les chiffres sont revus à la baisse avec 478,27 euros. Et l'accent est mis sur l'aide sélective.
La raison : les prévisions 2002 s'étaient avérées trop optimistes car après le 11 septembre, les recettes provenant des chaînes de télévision avaient considérablement diminué. Même conçu avec prudence, le budget 2003 peut encore être bouleversé par l'actualité géopolitique et économique car, basé sur des estimations...
Prévisions pour l'année 2002
Le budget 2003 est établi d'après les recettes prévisionnelles de toute l'année 2002. D'ici décembre, la fréquentation devrait être à peu près stable par rapport à 2001 avec près de 188 millions d'entrées. Mais la part de marché des films français chutera certainement à 35% contre 41% en 2001, un résultat que David Kessler trouve tout de même satisfaisant comparé à ces dix dernières années.
Sur les 478,27 euros de budget du CNC, 449,29 millions seraient issus du compte de soutien et 28,98 millions du Ministère de la Culture, auxquels s'ajouteront les crédits déconcentrés (sommes versées directement en région aux Drac par le Ministère de la Culture) dont le montant n'est pas encore connu.
Les recettes du compte de soutien
Pour financer son compte de soutien en 2003, le CNC s'appuie toujours sur la télévision : la taxe sur les diffuseurs télévisuels devrait rapporter environ 322,54 millions d'euros. Nouveauté, l'importance des gains qui devrait provenir des éditeurs vidéo et surtout des DVD : 18 millions d'euros pourraient être récupérés par ce biais, ce qui représenterait une hausse de 42,3% par rapport aux chiffres réels de cette année. Autre manne, celle de la TSA (Taxes sur le prix des places de cinéma) qui devrait représenter 106,61 millions d'euros.
La hausse de l'avance sur recette
Le CNC consacrera 229,11 millions d'euros de son compte de soutien au cinéma, 199,51 milions d'euros à l'audiovisuel, et 20,67 aux frais de gestion. En ce qui concerne le cinéma, priorité est donnée aux aides sélectives, contrairement à l'année dernière. Les aides sélectives sont attribuées sur dossier à l'inverse des aides automatiques versées, comme leur nom l'indique, sans sélection. Le total des aides sélectives s'élèverait à 83,11 millions d'euros, soit une augmentation de 6,31%.
C'est principalement l'avance sur recettes qui en bénéficierait avec une hausse de 10,1% pour un total de 24,11 milions d'euros. Ce changement est une volonté du Ministère de la Culture, appuyée par David Kessler qui a souligné les difficultés que rencontrent les longs métrages de moyens et petits budgets, pour qui l'avance sur recettes est indispensable.
En conclusion David Kessler, explique que les "perspectives sont tout à fait réalisables compte tenu de la nature de nos ressources. Le système du compte de soutien est perfectible mais il a prouvé ses vertus. A titre d'exemple, les ressources du CNC augmentent plus vite que le Produit Intérieur Brut de la France".
Amélie Charnay