Antoine de Clermont-Tonnerre a annoncé le 17 octobre dernier l'intégration de la Chambre syndicale des Producteurs et Exportateurs de films qu'il dirige, au sein du BLOC (Bureau de Liaison des Organisations de Cinéma). Par conséquent, il démissionne du BLIC (Bureau de Liaison des Industries Cinématographiques) qu'il présidait temporairement. Il est remplacé à ce poste par Marin Karmitz, président de la Fédération Nationale des Distributeurs de Films.
La bipolarisation des producteurs
Cette décision n'est pas surprenante : en avril dernier, UGC, Pathé et Gaumont quittaient la Chambre Syndicale des Producteurs pour fonder l'API. La Chambre syndicale des Producteurs ne regroupant dès lors plus que des indépendants, elle rejoint logiquement le BLOC, qui compte dans ses rangs la Société des Distributeurs Indépendants (SDI), la Société des Producteurs Indépendants (SPI) et la SACD (Société des Artistes et Compositeurs Dramatiques).
L'opposition BLIC / BLOC
Le BLIC et le BLOC représentent les professionnels du cinéma, et sont considérés comme des interlocuteurs essentiels de l'Etat, du gouvernement ou encore des télévisions dans l'établissement d'accords ou le vote de lois. Ainsi en ce qui concerne la diffusion des films sur des chaînes à péages, le BLIC avait soutenu TPS, et le BLOC, CanalSatellite.
La rivalité BLIC / BLOC remonte à la bataille de l'AMI (Accord Multilatéral sur l'investissement). L'Union des Producteurs de Films (UPF), la Société des Réalisateurs de Films (SRF) et le Syndicat Français des Artistes Interprètes (SFA), membres du BLIC, avaient alors fait scission et fondé le BLOC en revendiquant un esprit de création indépendant : la guerre était officiellement déclarée envers le BLIC (qui fait figure de lobby officiel des gros groupes de l'industrie du cinéma).
L'adhésion de la Chambre syndicale des Producteurs et Exportateurs de films au BLOC risque de renforcer le conflit entre groupes intégrés et indépendants. Et Antoine de Clermont-Tonnerre espère bien que les producteurs indépendants en sortiront renforcés.
Amélie Charnay