Le cinéaste belge André Delvaux est décédé ce vendredi 4 octobre en Espagne, où il assistait la deuxième édition de la Rencontre mondiale des Arts de la ville de Valence. Il a succombé à une crise cardiaque à l'âge de 76 ans.
Pédagogue et cinéaste
Né en 1926 dans la région de Louvain, André Delvaux s'oriente d'abord vers des études de philologie germanique et de droit, tout en suivant une formation musicale. Il se tourne vers le cinéma en accompagnant au piano des films muets. Professeur de langue et de littérature néerlandaise à l'Athénée de Schaerbeek, il s'intéresse très tôt à l'enseignement du cinéma et co-fonde l'INSA en 1962. Dans les années soixante, il réalise une série de documentaires pour la RTB sur des réalisateurs tels que Federico Fellini et Jean Rouch, se rendant sur des tournages comme celui des Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy.
Un cinéma d'auteur et expérimental
Ce n'est qu'en 1966 qu'il signe son premier long métrage, L'Homme au crâne rasé en langue flamande. Il réalise d'ailleurs indiféremment en Flamand ou en Français, se penchant même sur cette dualité belge dans Un soir un train (1968). Malgré ses moyens réduits et sa réputation de réalisateur expérimental, André Delvaux est sollicité par des comédiens séduits par son travail comme Marie-Christine Barrault qui joue sous sa direction dans Femme entre chien et loup (1979).
Seulement neuf longs métrages, mais une véritable empreinte sur le cinéma
Ce cinéaste, dont l'oeuvre confine souvent au fantastique, trouve son inspiration dans des oeuvres littéraires dont il s'inspire librement comme pour Rendez-vous a Bray (1971) tiré d'une nouvelle de Julien Gracq ou encore son dernier long métrage L'Oeuvre au noir (1988), adapté du roman de Marguerite Yourcenar. André Delvaux était une figure clef du cinéma belge dont il a assuré le rayonnement à l'étranger par ses oeuvres, même s'il ne laisse derrière lui que neuf longs métrages.
Amélie Charnay