"Les oeuvres de l'esprit ne sauraient être réduites à leur dimension marchande", annonce en préambule de son manifeste le Comité de vigilance, qui regroupe la quasi-totalité des organisations culturelles, de la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) à l'UPF (Union des Producteurs de Films). Ce texte, qui circule depuis le mois de mai dernier, vient d'être publié dans le numéro de septembre de l'AFCAE (Association française des cinémas d'Art & Essai).
De l'exception à la diversité culturelle
Si la France et l'Union Européenne ont réussi à faire admettre temporairement aux Américains que les biens culturels ne sont pas des marchandises comme les autres, le concept d'"exception culturelle" adopté en 1993 lors de l'Uruguay Round a été abandonné par l'Europe au profit de l'expression "diversité culturelle". Mais ces termes provoquent encore de violents débats dans l'Hexagone, en témoigne la polémique engendrée par Jean-Marie Messier après avoir déclaré en décembre 2001 "l'exception culturelle française est morte" (voir notre article ).
Mobilisation en 2003
Les défenseurs de "l'exception culturelle" se mobilisent à nouveau, craignant la remise en cause des principes de 1993. Ils préparent dans ce but la prochaine Conférence Internationale des organisations professionnelles de la Culture qui se tiendra à Paris début 2003 pour établir des "mesures de prévention indispensables dans le cadre des négociations commerciales multilatérales de l'OMC". Une mobilisation qui se tiendrait juste avant la prochaine conférence ministerielle de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce) de Mexico en 2003.
Amélie Charnay