La Screen Actors Guild (SAG), le syndicat des acteurs américains, s'apprête à durcir le ton. En avril dernier, l'organisation avait refusé de signer la nouvelle charte la liant avec les agents de comédiens. Depuis, plus aucun contrat ne lie les deux parties, une première depuis plus de soixante ans.
Deux principaux points de désaccords
Plusieurs points de ce nouveau contrat ont attisé le mécontentement des acteurs. D'après le projet de nouvelle charte, les agents devaient bénéficier de nouvelles facilités pour investir dans des sociétés de production. De même, les agences de publicité voyaient leur capacité de financement des agents doubler. La Screen Actors Guild a mis en garde contre les nombreux conflits d'interêt que ces nouvelles dispositions pourraient générer.
Le second point de désaccord concerne les effectifs de la SAG. Une étude a révélé que 36 % des membres du syndicat n'ont pas travaillé plus de cinq jours dans les cinq dernières années. Or, leur vote est déterminant et plus facilement hostile au sort des agents. Ces derniers souhaiteraient donc le droit de vote soit limité aux membres les plus actifs du syndicat.
Quant au reste de la nouvelle charte, elle prévoyait un engagement des agents à coopérer pour interdire le travail non-syndiqué lors de tournages à l'étranger, la création d'un nouveau fond de soutien au syndicat avec les bénéfices obtenus par les nouveaux titres de propriétés, ainsi qu'une commission de 10 % sur les ventes de vidéo destinées aux agents.
Ultimatum
Les négociations entre les deux parties sont aujourd'hui dans l'impasse. Chacun campe sur ses positions. La Screen Actors Guild pourrait mener des actions en justice contre les "packages" de comédiens que certaines grandes agences imposent sur certaines productions. Les tensions ne sont donc pas prêtes de disparaître entre les deux parties, d'autant plus que certains profitent de ce vide juridique pour contourner l'ancien dispositif.
La Screen Actors Guild devrait donc lancer le 5 septembre prochain un ultimatum à ses membres leur interdisant de signer tout contrat avec une agence ne s'engageant pas à respecter les dispositions de l'ancien contrat arrivé à expiration. Les acteurs auront donc à choisir entre leur appartenance au syndicat et leurs agents. La réussite de cette nouvelle démarche dépendra de leur réaction. Une seule chose est sûre : personne à Hollywood n'a interêt à ce que ce conflit s'enlise.
Boris bastide avec Variety