Le "X" interdit à la télé ? Si aucune décision normative n'est encore intervenue, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, l'instance de régulation de l'audiovisuel français, vient de préconiser "la suppression des programmes pornographiques à la télévision" pour ce qu'il considère comme une "meilleure protection des mineurs à l'égard des programmes" dans un communiqué rendu publique le 2 juillet.
Le débat concerne en fait "les oeuvres cinématographiques interdites aux mineurs de 18 ans ainsi que les programmes réservés à un public adulte averti et qui, en particulier par leur caractère obscène, sont susceptibles de nuire à l'épanouissement physique, mental ou moral des mineurs de 18 ans". Sont donc également concernés les films à la violence prononcée, définie comme "violence gratuite", qui, comme les longs métrages pornographiques, peuvent être diffusés en crypté entre minuit et cinq heures du matin depuis une concession accordée à Canal Plus en 1984.
Pas de "X" pour la TNT ?
Cet avis du CSA intervient alors que la question de l'influence des programmes télévisuels sur la jeunesse, ultra-violents ou pornographiques principalement, est régulièrement relancé à la faveur de "Unes" dans certains quotidiens ou de tragiques faits divers repris par les médias (voir nos articles et ). Soulignant que "la protection du jeune public constitue l'une des missions essentielles du Conseil supérieur de l'audiovisuel", le CSA profite de l'audition des 65 chaînes candidates à la future Télévision Numérique Terrestre (TNT) qui vient de s'achever pour faire passer sa proposition.
Ainsi, Claude Berda, président d'AB Group dont le projet pour la TNT contenait une chaîne de charme, aurait-il fini par renoncer à la diffusion de films érotiques ou pornographiques, de même que les responsables de TPS et de CinéCinémas (mais à la condition que tous leurs concurrents en fassent autant), alors que Xavier Couture pour Canal Plus ne semble pas près à lâcher le "X" de sa propre initiative. Le débat est en tous cas lancé.
Thomas Colpaert avec AP et Le Film français