Gilles Jacob, l'actuel président du Festival de Cannes, a accepté ce samedi 8 mai le poste de vice-président du Conseil de Surveillance de Canal Plus, où il deviendra le représentant des milieux de la création. Il ne quittera cependant pas les fonctions qu'il occupe sur la Croisette. Gilles Jacob remplace ainsi Jorge Semprun, qui avait démissionné après l'éviction de Pierre Lescure de la tête du groupe en avril dernier.
Cette nomination a déclenché de multiples réactions au sein des milieux syndicalistes et culturels de la profession, ne remettant pas en cause le professionalisme de l'homme, mais plutôt l'incompatibilité de ces deux fonctions...
La réaction de Jean-Marie Messier
Jean-Marie Messier, président-directeur général de Vivendi-Universal (propriétaire d'AlloCiné), se félicitait samedi de l'arrivée de Gilles Jacob au sein du groupe Canal Plus : selon lui, la présence de Gilles Jacob "confirme la force et la pérennité des engagements du Groupe Canal Plus pour soutenir le cinéma français, tous les cinémas français".
L'inquiétude de l'ARP
Pascal Rogard, délégué général de l'ARP (La société civile des Auteurs, Réalisateurs et Artistes) interrogé par AlloCiné, a en effet souligner que Gilles Jacob "n'a pas vu les problèmes d'incompatibilité que cette nomination va créer. Pendant le Festival de Cannes, on doit être au-delà de tout soupçon. Cela implique donc une totale indépendance vis-à-vis de la sélection".
Il ne remet cependant absolument pas en cause cette nomination : "C'est très positif pour le groupe Canal Plus. Monsieur Jacob est quelqu'un de compétent et de très professionnel, qui n'hésite pas à défendre tous les cinémas". Mais il rapelle que le choix va devoir s'imposer pour l'actuel président du Festival de Cannes : "Monsieur Jacob doit choisir. Occuper un poste dans une société de production et être à la présidence du festival, il y aura toujours des soupçons".
Le ministère favorable
Le Ministre de la Culture et de la Communication Jean-Jacques Aillagon a quant à lui approuvé cette décision, en vérifiant "qu'il n'y avait pas d'incompatibilité entre cette nomination et les statuts du Festival". Il a tout de même rappelé "son attachement absolu à ce que cette initiative ne porte aucun préjudice à la réputation et indépendance du Festival de Cannes, (...) et à l'impartialité de sa sélection".
Gilles Jacob souhaite cumuler les deux postes
Face à cette situation, Gilles Jacob a déclaré qu'il avait "eu un retour très favorable de la profession et de la tutelle" et qu'il attend la décision du Conseil d'administration du Festival, qui "va donner son avis tout à fait normalement", concernant son avenir dans l'organisation du prochain Festival de Cannes.
Gilles Jacob précise en outre qu'il a déjà été dans d'autres chaînes, puisqu'il est également au conseil de Arte. Il affirme enfin participer au "maintien de l'harmonie des relations entre le cinéma français et Canal Plus et au maintien des accords" entre le cinéma et la chaîne.
Johann Liard avec AFP