On croyait les menaces de grèves écartées pour un petit moment à Hollywood. L'industrie cinématographique américaine doit cependant faire face à un nouveau conflit social, un an après les négociations "au finish" qui avaient permis d'éviter les débrayages des scénaristes et des acteurs au printemps 2001.
Au coeur du conflit cette fois : la couverture sociale des tournages effectués à l'étranger, de plus en plus nombreux avec l'Australie et le Canada comme terre d'accueil de nombreux tournages à financement américain.
Le "global rule one"
Selon la Screen Actors Guild (SAG), le plus puissant syndicat des acteurs américains, ces tournages sont soumis à des règlements sociaux spécifiques non reconnus par les organisations syndicales, pour permettre aux sociétés de productions de réduire leurs coûts. Une technique que la SAG tente de contrer en proposant un nouveau contrat qui assurerait aux comédiens une même couverture sociale quel que soit le lieu de tournage. Baptisé "global rule one", celui-ci doit entrer en vigueur au plus tard le 1er mai.
C'est sans compter sur les producteurs locaux, représentés par l'Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP), pour qui le "global rule one" viole les accords passés entre la SAG et l'AMPTP. De menaces en représailles, le conflit semble désormais s'enliser, les producteurs menaçant de poursuivre les comédiens qui concluraient des accords type "global rule one", les acteurs brandissant le spectre de nombreux procès si les producteurs s'opposent à leurs contrats. Et déjà la crainte d'une paralysie resurgit à Hollywood.
Thomas Colpaert avec AFP et Reuters