Paradoxe : l'industrie cinématographique américaine bat records sur records en terme de fréquentation et de recettes, alors même qu'elle connaît une longue et profonde crise structurelle. Selon une étude de l'University of California at Los Angeles (UCLA), le mouvement de fond de pertes d'emplois à Hollywood, cinéma et télévision confondus, constaté depuis 1998 s'est poursuivi l'année dernière, avec 18 000 emplois supprimés en 2001, soit tout de même près de 12 % des effectifs.
Une tendance lourde donc, mais dont l'ampleur s'explique en partie par un événement ponctuel : les menaces des grève qui avait plané sur Hollywood jusqu'à la fin du printemps 2001. De sombres perspectives qui avaient, on s'en souvient, entraîné une augmentation importante du nombre de tournages en 2000 afin d'assurer l'approvisionnement en films durant un éventuel blocage. Plus de tournages, donc plus d'emplois, mais sur une courte période désormais révolue...
Fuite des tournages
Autre facteur avancé par les chercheurs de UCLA, durable celui-ci : la poursuite de la fuite des tournages vers des pays à la fiscalité plus avantageuse, tel le Canada (voir nos articles et ). Une tendance constatée depuis plusieurs années déjà, centre de biens des polémiques entre les sociétés de production américaines et les responsables locaux des régions accueillant les équipes techniques et artistiques en provenance directe de la Californie, qu'il sera difficile de juguler à court terme.
Résultat, toujours selon l'étude de UCLA qui est présentée dans le cadre d'une conférence sur l'industrie du divertissement : Hollywood pourrait à terme devenir une plate-forme administrative et de management, au détriment de la production à proprement parler, qui s'en iraient vers d'autres cieux...
Thomas Colpaert avec The Hollywood Reporter