"L'époque où les producteurs de films russes étaient traités comme ceux des pays sous-développés est peut-être désormais révolue", pouvait-on entendre au séminaire de la Berlinale sur "Le nouveau marché du film russe", qui s'est tenu le 13 février.
Les choses bougent effectivement en Russie. Le secteur de la production va désormais bénéficier du soutien régulier du gouvernement, alors qu'il ne devait compter auparavant que sur des investissements privés instables. C'est ce que confirme l'Observatoire Européen de l'Audiovisuel (OEA) dans son rapport sur l'industrie du film russe : les investissements dans le secteur de la production russe des dix dernières années suivent un parcours en dents de scie, au gré des fluctuations économiques.
Des investissements en hausse
"Les subsides du gouvernement se sont stabilisés, et nous avons enfin les fonds que nous avions prévus d'avoir", déclare Sergei V. Lazaruk, responsable du département cinéma du ministère de la Culture russe. "Notre budget pour la production de film a doublé entre 2000 et 2001, et augmentera de 70 % d'ici 2003", a t-il ajouté. L'OEA confirme cette hausse : en 2000, les investissements russes consacrés au cinéma étaient de 33 millions de dollars, ce qui a permis à 50 films russes de voir le jour, contre 22 millions de dollars et 28 films recensés en 1996. A titre d'exemple, Sergei V. Lazaruk évoque la participation russe au financement de The Wheeping Field et de The Tulse Luper suitcases, les nouveaux films de Theo Angelopoulos et de Peter Greenaway.
La dernière facette de cette évolution est la décision gouvernementale de rejoindre Eurimages, le fonds européen de soutien à la coproduction cinématographique, afin de permettre aux producteurs russes de participer à des coproductions pan-européennes. Mais il faudra attendre 2003 pour que cette déçision devenienne effective, compte tenu du nombre de pays en attente devant la Russie.
Laure Brasseul avec ScreenDaily.com