Le gouvernement sud-coréen dans une situation épineuse. Il souhaiterait mettre un terme aux négociations et signer le traité d'investissement bilatéral (BIT) avec les Etats-Unis. Mais ces derniers posent comme condition préalable à la ratification du BIT une révision du système de quotas qui protègent le cinéma sud-coréen.
Ce système protectionniste aide le cinéma national depuis 1967 en imposant aux salles de présenter des films sud-coréens au moins 146 jours par an, sous peine de se voir interdire le marché juteux des films étrangers. Un système qui porte ses fruits, puisque qu'en 2001, le cinéma sud-coréen a battu tous les records avec 49,5 % de part de marché.
"Maintien des quotas. Non au BIT."
Choi Hyuck, vice-ministre chargé du commerce au ministère des Affaires étrangères a récemment déclaré qu'"il était temps de revoir la loi" sur les quotas. Une déclaration qui a immédiatement mis le feu au poudre. Une cinquantaine d'acteurs et de metteurs en scène sud-coréens inquiets ont donc manifesté contre ce projet à Séoul ce lundi 28 janvier : sans le système des quotas, ils considèrent que le cinéma national sera vite étouffé par Hollywood. Les manifestants portaient des inscriptions en jaune et mauve disant "Maintien des quotas. Plus de discussions humiliantes sur la signature du BIT avec les Etats-Unis. Non au BIT" et scandaient "Arrêtez de conspirer pour supprimer ou changer les quotas sur les films".
Face au mécontentement du monde du cinéma, le gouvernement coréen nie vouloir mettre fin au système des quotas. Mais parallèlement, Jon Huntsman, représentant américain adjoint au commerce, aurait déclaré que les Etats-Unis ne reprendrait pas les négociations sur le BIT dans ces conditions.
Laure Brasseul avec AFP