La part de marché du cinéma italien dans les salles locales s'élève à 19,4 % en 2001 contre 17,5 % en 2000, selon les chiffres de l'Association nationale italienne des industries cinématographiques et audiovisuelles (Anica) qui couvrent 74 % du marché. L'audience des films européens (Italie exclue) a augmenté, atteignant 17,1 %, alors que les productions américaines perdent 10 points mais représentent tout de même 59,7 % du marché. Il s'agit "d'une année modérément positive faisant suite à un désastre en 2000", déclarait Gianni Massaro, le président de l'Anica. "Les prémices d'un marché plus équilibré semblent posées (...) mais surtout, la confiance du public, surtout des jeunes, revient dans le cinéma italien".
Le marché national italien s'élève à 107 millions d'entrées pour une population d'environ 58 millions d'habitants, loin des marchés français (185 millions d'entrées pour environ 60 millions d'habitants), allemand (163 millions d'entrées) ou britannique (156 millions d'entrées). La production locale reste quant à elle relativement stable avec 103 films produits ou coproduits en 2001.
Berlusconi, source d'inquiétudes pour les professionnels
En ce début d'année 2002, les professionnels italiens sont néanmoins très soucieux à la suite, notamment, de la nomination du sociologue Francesco Alberoni par le gouvernement de Silvio Berlusconi à la place de Lino Micciché, le très respecté directeur de l'Ecole nationale de cinéma italienne. Bernardo Bertolucci, Francesco Rosi ou encore Ettore Scola se sont dit indignés par cette décision.
Autre objet d'inquiétude : la démission de Luciana Castellina, président d'Italiacinema, l'équivalent transalpin d'Unifrance, chargé de la promotion du cinéma national à l'étranger. Le ministre des Biens culturels s'était interrogé sur l'utilité de l'organisme.
En France, la société civile des auteurs, réalisateurs, producteurs (ARP), la société des réalisateurs de films (SRF) et l'agence du cinéma indépendant pour sa diffusion (ACID) "soutiennent totalement la mobilisation des cinéastes italiens contre ces pratiques gouvernementales qui rappellent de très mauvais souvenirs et qui sont indignes d'un pays démocratique".
Marie-Claude Harrer avec AFP