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    Les acteurs britanniques résistent

    Bientôt huit semaines de grèves pour les acteurs britanniques, qui résistent à la pression nouvelle de la Commission du Film britannique.

    La grève des acteurs en Grande-Bretagne entamée le premier décembre 2001 vient de franchir un nouveau cap avec l'intervention de la Commission du Film Britannique dans le débat.

    Le mouvement a été lancé par le puissant syndicat britannique des acteurs de cinéma et de télévision Equity (fort de 36 000 membres) à la suite du rejet de sa demande de renégociations du mode de rétribution des acteurs par la Producers Alliance for Cinema and Television (PACT), représentant les producteurs de cinéma et de télévision. Les acteurs revendiquent le droit de recevoir une part des recettes secondaires des films, c'est à dire les recettes que rapportent les films dans lesquels ils jouent quand ils sortent sur les marchés mondiaux de la vidéo et du DVD. La PACT estime quant à elle le cachet des acteurs déjà bien assez élevé et refuse de renégocier leur accord de rémunération.

    Des conséquences néfastes ?

    Au bout de bientôt huit semaines, le conflit est dans l'impasse et commence à susciter l'inquiétude. La Commission du Film Britannique s'est décidée à intervenir et attire l'attention des deux parties sur les conséquences néfastes de cette situation sur la santé du cinéma britannique, les exhortant à trouver une solution. Selon la commission, le conflit entraînerait la fuite des producteurs hollywoodiens, qui choisiraient d'aller faire leurs films ailleurs qu'en Grande-Bretagne. Dans une interview accordée à nos confrères britanniques, Steve Norris, un membre éminent de la commission, déclare: "La situation est extrêmement grave ; à l'heure actuelle, un grand nombre de pays courtisent Hollywood de manière agressive, et si les gens vont faire leurs films ailleurs et sortent contents de l'expérience, ils ne reviendront peut-être pas".

    La mise en place de dérogations

    Le syndicat Equity dément le pronostic pessimiste de la commission, soulignant que l'activité du pays n'a pas été interrompue par son action. Des accords de dérogation à l'ordre de grève permettent en effet que des arrangements soient établis entre Equity et les producteurs qui le désirent, accords mettant en oeuvre le nouveau mode de rémunération revendiqué par les acteurs. Depuis le début de la grève, quatorze accords ont ainsi pu être signés, et pas des moindres : Harry Potter et la chambre des secrets et James Bond 20.

    Equity espère ainsi prouver d'une part que le nouveau mode de rémunération revendiqué ne fait pas fuir les producteurs, d'autre part que son action ne paralyse pas le marché de la production nationale. Dans les accords de dérogation signés, le porte-parole d'Equity estime à un petit 0,5 % la part des recettes secondaires revenant aux comédiens pour un grosse production aux résultats positifs. "Nous ne croyons que cela puisse possiblement entraîner la fuite des studios", commente-t-il.

    Pour le moment, l'industrie du film britannique ne montre aucun signe d'affaiblissement depuis le début de la grève. Mais l'inquiétude demeure, et ce d'autant plus que la situation semble complètement bloquée.

    Laure Brasseul avec ScreenDaily.com

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