Une dépêche laconique de la DPA est tombée le mardi 8 décembre en Allemagne: "Pour maintenir les Studios de Babelsberg, riches en traditions, sous leur forme existante, le groupe Vivendi a engagé de nouvelles négociations avec le comité d'entreprise". En clair, Thierry Potok, placé à la tête des Studios par Vivendi Universal en 1999, vient d'annoncer une réduction des dépenses matérielles et financières ainsi que des frais liés au personnel. Et c'est ce dernier point qui pose problème. Car jusqu'à maintenant, les salariés de Babelsberg ne pouvaient être licenciés en vertu d'un accord signé en 1997 qui vient d'expirer.
Des rumeurs de licenciements circulent dans la presse depuis le mois de décembre 2001 : 100 salariés sur 270 seraient concernés. Et selon le Berliner Morgenpost du 20 décembre 2001, ces licenciements pourraient toucher plus particulièrement le département artistique qui comprend 120 personnes dont les métiers varient de la couture à la menuiserie. Le journal Libération évoque lui aussi la disparition d'un tiers des effectifs des studios. Outre ces suppressions d'emplois, la convention collective des salariés va être renégociée et des menaces pèsent désormais sur le 13e mois et les congés payés.
Gabriela Bacher : l'espoir pour Babelsberg
Vivendi Universal, qui a acquis les Studios de Babelsberg en 1992, ne cache son mécontentement quant aux comptes toujours déficitaires des studios malgré 510 millions d'euros d'investissements cumulés. Les gros tournages se font attendre dans les studios qui pâtissent des attentats du 11 septembre et de la concurrence de plus en plus vive des pays voisins d'Europe centrale où la main d'oeuvre est moins onéreuse. Tous les espoirs se portent sur Gabriela Bacher, une productrice d'origine autrichienne qui a travaillé à Los Angeles et fondé sa propre entreprise. Arrivée en novembre (voir notre article ), elle possède un carnet d'adresse qui devrait permettre de décrocher quelques contrats avec Primary Pictures. Si la politique d'austérité engagée par Thierry Potok ne parvient pas à rétablir les finances de Studio Babelsberg, Jean-Marie Messier pourrait bien s'en séparer fin 2002, date à laquelle prendra fin son engagement dans l'entreprise.
Amélie Charnay