Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a rendu, ce vendredi 4 décembre, sa décision : il a refusé d'interdire la sortie du film Laissez-passer de Bertrand Tavernier, prévue le 9 janvier prochain. Il a cependant condamné le cinéaste à rectifier le générique du long métrage sous astreinte de 7 622 euros par jour de retard. Le générique devra comporter la mention : "Le scénario de Jean Cosmos et Bertrand Tavernier est inspiré notamment des mémoires de Jean Devaivre."
Jean Devaivre avait assigné le cinéaste, son co-scénariste Jean Cosmos et la société de production Little Bear en référé. Il revendiquait un statut de co-auteur du film, et protestait également contre "la déformation de la vérité historique de son personnage et de sa famille, portant atteinte à sa vie privée".
Frédéric Bourboulon, le coproducteur du film, s'est dit satisfait de la décision. "Jean Devaivre n'a pas obtenu l'interdiction du film, les dommages et intérêts demandés pour violation de sa vie privée et le statut de co-auteur. On se retrouve finalement à faire rajouter une mention qu'on aurait accordé bien volontiers s'il nous l'avait demandée. C'est un gâchis humain et une tempête dans un verre d'eau". Anne-Marie Devaivre, la fille de Jean Devaivre, nous a expliqué que la décision était, pour eux, une victoire. "Nous demandions depuis deux mois cette mention sans succès. Nous sommes satisfaits et nous attendons un jugement sur le fond. L'action judiciaire continue".
Marie-Claude Harrer avec AFP