Alors que le général Mohammad parle de reconstruire des écoles pour lutter contre l'ignorance dans son pays, cinéma et télévision renaissent de leurs cendres en Afghanistan. En effet, des producteurs ont décidé de mettre en chantier un film de Faruk Hadschbat intitulé Le Spéculateur et qui aura pour sujet, comme son nom l'indique, les spéculateurs qui tirent profit des troubles en Afghanistan.
Si le film est destiné à la télévision, faute de pouvoir projeter un long métrage dans des conditions normales, la distribution comprend des anciens du cinéma afghan comme Mohamed Akram Khurami, âgé de 78 ans, qui tiendra le rôle principal du Spéculateur. Un vétéran qui a connu l'âge d'or du cinéma afghan dans les années soixante-dix.
Le premier film depuis 1992
Le septième art afghan ne comporte pas beaucoup de longs métrages, mais il possède une histoire et une identité propres. Un premier film, Amour et amitié, coproduit avec le Pakistan, est tourné en 1946 sous le règne de Mohamed Zaher Chah. Mais le cinéma prend véritablement son essor entre 1973 et 1978. Le dernier film afghan est tourné en 1992 avant que la guerre civile puis le régime des Taliban ne fasse cesser toute activité audiovisuelle et cinématographique. Techniciens et artistes afghans se remettent aujourd'hui au travail pour la télévision. En attendant la renaissance d'un cinéma moribond.
Amélie Charnay avec APA