Dans une interview donnée à Libération daté du 20 décembre 2001, Jean-Marie Messier répond à ses détracteurs suite aux polémiques sur "la mort de l'exception culturelle française" (voir notre article intitulé "Messier et l'exception culturelle"). Pour le p.-d.g. de Vivendi-Universal ses "propos ont été déformés", il s'agit d'un "sublime faux procès".
Il a reconnu que l'exception culturelle était morte dans sa "version française" mais que néanmoins subsistait une "diversité culturelle". Il est en cela conforme aux textes de lois européens qui ont banni la notion d'exception pour la remplacer par le terme de diversité.
Cette revendication d'une création variée, démontre la volonté du groupe Vivendi de ne pas américaniser et uniformiser les productions culturelles. La stratégie de ce dernier est d'assurer l'équilibre entre aspirations commerciales et artistiques dont les succès actuels du cinéma français démontrent la viabilité.
Pour la diversité du cinéma
Jean Marie Messier s'est dit favorable à un cinéma de qualité, rencontrant les attentes du public. Il ne faut pas faire porter à son groupe "le chapeau de l'uniformisation de la culture" a-t-il déclaré. L'achat d'USA Networks renforce l'implantation américaine de Messier mais cela ne réduit pas son ambition européenne. Dans cette logique, il a annoncé qu'une des premières conséquences de cette fusion, était la création d'une chaîne dédiée au cinéma européen sur le premier bouquet satellite américain.
Il a aussi souligné que Canal Plus continuera à financer les productions cinématographiques. Cependant, il est pour lui souhaitable que de nouveaux acteurs apportent des fonds, Canal Plus n'ayant plus le monopole du cinéma à la télévision. Il s'est dit "prêt à travailler à un mode de financement pérenne " par delà 2004, date de reconduction de l'accord entre le CSA, le CNC et la chaîne cryptée. Jean-Marie Messier a réaffirmé que sa politique en matière de cinéma continuera d'assurer à l'ensemble des films le droit d'exister sous toutes leurs formes.
David Custodio avec AFP