Après les journées d'action du Festival d'Avignon et les mobilisations des 18 et 22 octobre derniers, artistes et techniciens du spectacle manifesteront à nouveau le jeudi 15 novembre pour la conservation de leur régime spécifique d'assurance chômage. Ces artistes et techniciens du spectacle sont intermittents : selon l'UNEDIC (Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce) ce sont des "salariés dont les activités professionnelles s'exercent, en raison de la nature même de ces activités, d'une manière discontinue". Ils pouvaient jusqu'à maintenant toucher des allocations formation-reclassement s'ils justifiaient de 502 heures de travail par an. Ces indemnités permettaient de maintenir en activité des milliers de professionnels du spectacle.
Un vide juridique qui se prolonge
Or le nouveau PARE (Plan d'Aide au retour à l'emploi), en vigueur depuis janvier 2001, devait comprendre des modifications des annexes VIII et X de la convention UNEDIC de 1997, avec notamment le remplacement des allocations formation-reclassement par des allocations de retour à l'emploi-formation. Le problème est que pour trouver une solution temporaire, l'UNEDIC a choisi le 4 mai dernier de maintenir les avantages des intermittents en toute illégalité, puisque les annexes sont censées ne plus exister : la survivance des annexes VIII et X n'a donc plus de valeur légale. Et c'est ce qui inquiète la CGT qui n'a de cesse de demander l'ouverture de négociations à ce sujet, ce que le MEDEF refuse.
La CGT dénonce cette situation : "Il s'agit là d'une situation inédite dans l'histoire du régime interprofessionnel d'assurance chômage. De la sorte, le MEDEF pourrait à tout moment mettre à profit cette situation de non droit pour basculer nos professions dans l'annexe IV applicable aux intérimaires", et ainsi entraîner, selon la CGT, l'exclusion immédiate de plus de la moitié des professionnels du spectacle actuellement indemnisés. Un appel à la manifestation a donc été lancé pour le jeudi 15 novembre. Le cortège des intermittents se rendra du Palais Royal à l'Hôtel Matignon pour réclamer des mesures conservatoires en faveur des annexes VIII et X.
Amélie Charnay