En juin dernier, le Ministère de l'Economie et des Finances avait annoncé que la privatisation de la SFP devrait intervenir avant l'automne (voir notre article ). C'est chose faite depuis le lundi 8 octobre puisque la Société Française de Production a été cédée au groupe Euromédia Télévision, associé à Bolloré Investissement : ils entrent respectivement à hauteur de 70% et 30% dans le capital de la société.
Cette privatisation va s'accompagner d'un plan social avec plusieurs centaines de suppressions de postes puisque seuls 130 salariés sur 420 resteront en place. Le gouvernement a assuré que toutes les personnes victimes de ce dégraissage seraient reclassées dans des entreprises publiques d'audiovisuel, ou bénéficieraient de mesures de départ anticipées.
Les syndicats s'offusquent évidemment de ces mesures et affirment que compte tenu des capacités technologiques de la SFP, celle-ci a été bradée pour 4,57 millions d'euros (soit près de 30 millions de francs). C'est également l'opinion de Roland Fiszel, le PDG sortant et candidat débouté à la reprise. Il faut ajouter que l'Etat devra débourser 48,45 millions d'euros (soit environ 317,8 millions de francs), sans compter les frais occasionnés par le plan social. Euromédia Télévision et Bolloré Investissement échappent donc au règlement de cette addition salée, mais soulignent que la reprise de la SFP reste risquée vu les pertes engrangées par la société sur plusieurs années.
A.C. avec AFP