A l'occasion du congrès des exploitants, qui vient de s'achever à Deauville, le CNC a fait paraître une étude sur la géographie du cinéma en France. L'Hexagone dispose d'un réseau de salles relativement bien réparties sur l'ensemble de son territoire, comparativement aux autres pays européens. Néanmoins, le cinéma reste avant tout "une pratique urbaine", "particulièrement prisée par les personnes qui ont un niveau supérieur" d'études.
Quels sont tout d'abord les chiffres globaux pour l'année 2000 ? On compte 166 millions de spectateurs répartis dans 5 110 salles, regroupées dans 2 159 établissements.
A Paris
Paris reste la capitale mondiale du cinéma, avec son patrimoine de salles unique. 29 millions de spectateurs ont fréquenté les salles parisiennes durant l'année 2000. Les lieux les plus "arpentés" sont les Champs-Elysées, le Quartier Latin, les quartiers des Halles et de Montparnasse, et les 12e et 15e arrondissements. La moitié des salles sont concentrées dans cinq arrondissements et accueillent 54% des spectateurs parisiens. En tout, on compte en 2000 373 salles à Paris, regroupées dans 94 établissements. Six d'entre eux ont plus de 10 salles (UGC Ciné Cité les Halles, UGC Ciné Cité Bercy, Gaumont Aquaboulevard, Gaumont Parnasse, Pathé Wepler et UGC Georges V) et près d'un quart d'entre eux sont classés "Art et essai".
Dans le reste dans la France
En 2000, on recense 1620 communes équipées d'au moins une salle en activité. Cela représente seulement 4,4% des communes françaises, mais près de la moitié de la population française. Plus la taille de la commune est grande, plus elle est implantée en milieu urbain, et plus elle a de chance d'être équipée d'une salle obscure. Néanmoins, la France dispose d'un des réseaux de cinéma les plus denses du monde, et encore plus depuis l'implantation de multiplexes un peu partout sur le territoire. 74% des entrées sont réalisées dans les communes de plus de 100 000 habitants, ce qui s'explique en partie par le fait que l'offre des établissements des petites communes est plus restreinte.
Le prix du billet augmente avec la population : l'entrée coûte plus de 6,15 euros en moyenne à Paris (soit 40,34 francs en moyenne) et environ 5 euros dans les communes moins importantes (32,80 francs en moyenne). La création des formules d'abonnements illimités n'a pas eu d'effets marquants sur ces données. Par contre, elle explique en partie la forte progression d'entrées (+11,5%) que connaît l'agglomération parisienne en l'an 2000, plus marquée que celle que connaît le reste du territoire français.
Une fréquentation concentrée dans treize départements
Tous les départements ne sont pas égaux devant l'implantation et la fréquentation des établissements de cinéma. Le tiers des salles est rassemblé dans douze départements, et la moitié des entrées se concentre dans treize d'entre eux :
1 - Paris, 29.084.019 entrées
2 - Nord, 6.677.507 entrées
3 - Bouches-du-Rhône, 6.403.556 entrées
4 - Rhône, 6.195.454 entrées
5 - Gironde, 4.823.339 entrées
6 - Seine-Saint-Denis, 4.391.668 entrées
7 - Haute-Garonne, 4.219.651 entrées
8 - Loire-Atlantique, 4.013.447 entrées
9 - Yvelines, 3.950.440 entrées
10 - Hauts-de-Seine, 3.506.150 entrées
11 - Isère, 3.460.823 entrées
12 - Val-de-Marne, 3.350.960 entrées
13 - Hérault, 3.294.542 entrées
Bien sûr, Paris arrive en tête avec 29,1 millions d'entrées. Arrivent ensuite le Nord, les Bouches-du-Rhône et le Rhône qui dépassent les six millions d'entrées. Les départements les moins bien lotis sont la Lozère (96 000 entrées), la Corse (148 000 au Sud, 159 000 en Haute-Corse) et la Creuse (164 000 entées). Le nombre de départements équipés d'au moins un multiplexe est en forte hausse en 2000 : 47 contre 38 en 1999 et 8 en 1996. Les salles classées "Art et Essai" sont concentrées dans trois régions : l'Ile-de-France et les régions Provence-Alpes-Côte-d'Azur et Rhône-Alpes. Le cinéma d'art et d'essai apparaît comme une activité nettement urbaine.
L.B.