Unifrance, l'organisme chargé de la promotion du cinéma français dans le monde, a publié les résultats réalisés par les films de langue française à l'étranger : par rapport à l'an dernier, l'augmentation du nombre d'entrées est de 40% lors du premier semestre. AlloCiné a interrogé Patrick Lamassoure, le responsable du service "Etudes et marché" d'Unifrance, sur ce phénomène.
AlloCiné : A quoi sont dus les bons résultats des films de langue française à l'étranger ?
Patrick Lamassoure : A part en Allemagne où les bons résultats sont dus uniquement aux Rivières Pourpres, l'augmentation de 40% repose sur la diversité des longs métrages sortis cette année et l'an dernier. Avant, c'était surtout les films d'auteur qui sortaient à l'étranger. Ils manquaient des films plus populaires, des films de genre. On peut prendre l'exemple du film fantastique historique Le Pacte des Loups, du thriller Les Rivières pourpres, de la comédie romantique Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain. C'est la variété qui explique les bons résultats.
Votre étude porte sur un semestre dans sept pays. N'est-il pas dangereux d'en conclure que le cinéma français à l'étranger est en bonne santé ?
Notre étude finale sera réalisée sur 12 mois dans 35 pays mais nous avons d'ores et déjà des raisons d'être optimistes. Nous n'avons pas les chiffres complets mais, en plus des sept pays étudiés (Allemagne, Espagne, Italie, Etats-Unis, Grande-Bretagne, Québec, Suisse), nous savons également que l'Asie marche bien (surtout la Corée avec Le Pacte des loups et Le Goût des autres). Pour le second semestre, nous savons que Le Pacte des loups et Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain feront de bons scores. Le film de Jean-Pierre Jeunet a déjà réalisé plus d'un million d'entrées en Allemagne. Après mi-2002, les résultats dépendront de Vidocq, Une Hirondelle a fait le printemps, Tanguy, Wasabi ou encore Le Petit Poucet.
Pourquoi utilisez-vous le critère de "film de langue française" pour mesurer les résultats du cinéma français ? Ce critère exclut, par exemple, "Intimité" de Patrice Chéreau...
Avec ce critère, nous arrivons à toucher 90% de la production française. Si nous avions pris le critère de la production, nous aurions du comptabiliser, par exemple, Dancer in the Dark de Lars von Trier ou Tout sur ma mère de Pedro Almodovar, des films coproduits en grande partie par la France. C'est vrai qu'avec ce critère on exclut Le Cinquième élément ou Intimité. Il nous apparaît tout de même comme le plus juste.
Propos recueillis par M-C.H.