Le président brésilien Fernando Henrique Cardoso vient de signer un nouveau décret destiné à soutenir et à promouvoir l'industrie nationale du septième art. La mise en oeuvre jeudi, de cette nouvelle politique gouvernementale, a été accompagnée par la création d'une puissante agence nationale du cinéma prénommée "Ancine". Pour l'instant dépendante de la présidence de la République brésilienne, "Ancine" se rattachera à long terme au ministère du Développement, de l'Industrie et du Commerce. A sa tête, cinq directeurs, qui n'ont pas encore été nommés, géreront l'ensemble des secteurs de l'industrie cinématographique, en passant par la production et la distribution des films brésiliens et étrangers.
Cette politique s'inscrira dans la lignée du décret signé en mai dernier, afin d'obliger les propriétaires de salles de cinéma brésiliens à réserver un quota de projections aux films nationaux. Les propriétaires d'une seule salle devront consacrer 28 jours aux oeuvres brésiliennes, contre 217 jours pour les propriétaires de complexes. En outre, toute fraude telle que la location ou la vente de cassettes piratées, sera passible d'une amende pouvant s'élever jusqu'à 6 millions de francs.
Après l'Indonésie, le Brésil dispose du plus petit nombre d'écrans de cinéma par rapport à sa population totale. Ainsi, sur 170 millions d'habitants, seuls 7 millions de personnes fréquentent les salles... Une situation critique qui, selon le réalisateur argentin Gustavo Dahl, s'explique en partie par "la concentration des revenus alloués à la branche cinématographique". La signature de ce décret vient donc à point pour générer plus de créativité et diffuser plus de longs métrages nationaux aptes à toucher le marché potentiel du pays.
A.Z