Vladimir Poutine avait déjà adopté des décrets en avril dernier afin de réformer un cinéma russe moribond. Il s'agissait d'acheminer progressivement les multiples studios d'Etat vers la privatisation, et de créer une holding capable d'engranger des bénéfices.
La seconde étape de cette réforme vient d'être franchie lundi par le Ministre de la culture Mikhail Shvydkoi. Ce dernier a annoncé que l'Etat allait injecter 1,4 milliards de roubles (près de 343 millions de francs) à l'industrie nationale du film en 2002. Soit le double du budget de cette année. Cet argent servira à financer les transformations entreprises par Poutine. De plus, avec la suppression à la fin de l'année des taxes sur l'investissement en production, les capitaux privés devraient augmenter.
La Russie tente de sauver son cinéma peu lucratif et ses cinéastes de renom qui, de Nikita Mikhalkov (Le Barbier de Sibérie) à Vassili Pitchoul (Un ciel parsemé de diamants), ont eu recours depuis longtemps à des financiers étrangers pour réaliser leurs films. En Russie le cinéma est lié à la politique depuis sa création. Car le pouvoir avait compris plus tôt qu'ailleurs que le cinéma pouvait servir à manipuler les masses et le septième art fut longtemps un art choyé par le Kremlin. C'est donc tout un système soviétique qui doit être aujourd'hui démantelé pour moderniser cette industrie.
A.C. avec Variety
