Un froid s'est installé entre le syndicat des acteurs canadiens, l'Alliance des Artistes du Cinéma, de la Télévision et de la Radio canadienne (ACTRA), et son homologue américain le Screen Actors Guild.
Principale cause de ce conflit d'intérêts : les dernières prises de position du SAG, qui vient de se prononcer en faveur de la création de taxes supplémentaires, imposées aux réalisateurs américains qui désirent tourner au Canada. Une initiative gouvernementale qui forcera chaque studio hollywoodien ayant exporté ses forces créatrices, à payer une taxe pour être distribué sur les écrans américains.
Stephen Waddell, le directeur exécutif de l'ACTRA, s'est déclaré extrêmement choqué d'apprendre en début de semaine que le SAG avait approuvé ces plans gouvernementaux, "visant à empêcher la fuite des capitaux américains hors du territoire national". Preuve flagrante de l'isolationnisme américain, ces mesures protectionnistes risquent d'avoir des retombées économiques néfastes et irréversibles... Des conséquences à rebondissements qui, selon Stephen Waddell, "se ressentiront non seulement sur l'ensemble de l'industrie audiovisuelle canadienne, mais aussi sur celle du divertissement américain".
Stephen Waddell espère toutefois que ces différences de points de vue "n'envenimeront pas les relations d'entraide établies entre le SAG et L'ACTRA". Il compte notamment profiter du prochain congrès des syndicats d'acteurs internationaux pour régler ce conflit intestin. Un séminaire d'autant plus important que l'ACTRA devrait aussi y aborder d'autres sujets épineux, tels que le préavis de grève lancé par ses membres en raison de la fin imminente de leur convention collective (prévu le 31 décembre 2001), et le retrait annoncé des productions américaines de Montréal qui en découle.
A.Z. avec Variety