Alors que le Festival de Sarajevo s'achève, les autorités locales ont annoncé leur intention de soutenir et développer l'industrie du film en Bosnie-Herzégovine. Le Ministre de la Culture du canton de Sarajevo Gradimir Gojer et le président du Conseil des ministres de Bosnie-Herzégovine Zlatko Lagumdzija se réjouissent du récent succès du film No man's land de Danis Tanovic, prix du scénario à Cannes cette année. Ils n'en déplorent pas moins que les capitaux ayant financé ce film soient étrangers.
Cette déclaration fait suite au lancement du projet de co-production du nouveau cinéma bosniaque ( New Bosnian Cinema Co-Production Project) présenté dans le cadre du Festival. Déjà trois films seront tournés cet automne en coopération avec des partenaires étrangers : Dolce Vita de Faruk Sokolovi, Story About Three Hearts or Three Stories about Heart de Srdan Vuletic et Firestarter de Pjer Zalica.
Outre la co-production, les autorités bosniaques comptent doter la région de Sarajevo d'une infrastructure permettant d'accueillir des tournages. Elles sont également entrées en pourparlers avec Walter Lerouge pour que la Bosnie-Herzégovine devienne membre d'Eurimages. Ce Fonds de soutien européen à la co-production regroupe 26 Etats et jusqu'à maintenant le seul ex-pays yougoslave y figurant était la Slovénie. Reste à rendre les lois bosniaques conformes aux normes européennes pour que l'adhésion puisse être réalisée. Quant au président du Festival de Sarajevo Mirsad Purivatra, il a d'ores et déjà annoncé son intention d'ouvrir le projet de co-production aux pays voisins en 2002. Purivatra sollicitera également l'aide de la Coordination des Fonds européens pour les films du Sud et de l'Est en Octobre.
Pour éviter la fuite de ses talents nationaux, la Bosnie-Herzégovine a décidé de dynamiser sa politique cinématographique. Et les autres pays de l'Europe balkanique pourraient bien bénéficier de cette impulsion.
A.C. avec Screendaily