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    Manitou contre les dinosaures

    Un film allemand, "La Chaussure de Manitou" rafle la vedette à "Jurassik Park III" au box-office allemand.

    Sur les écrans depuis trois semaines, La Chaussure de Manitou (Der Schuh des Manitu) fait ombrage à Jurassic Park III et bat tous les records d'audience pour la sortie d'un film allemand. Le film au petit budget de 4,5 millions d'euros (moins de 30 millions de francs) a attiré 1,4 million de spectateurs la première semaine, soit 40% de plus que Jurassic Park III dans le même temps.

    Le film n'a pas bénéficié de beaucoup de publicité mais compte un élément clé : la notoriété de son réalisateur et acteur principal, Michael Herbig. Celui-ci est l'auteur de sketches télévisés parodiant Winnetou, le héros mi-indien mi-blanc d'une série de westerns allemands des années soixante et personnage central de La Chaussure de Manitou. Winnetou et son éternel compère blanc Ranger (Christian Tramitz) vivent des aventures burlesques au pays des cow-boys, alors qu'ils ne demandent rien de mieux que de couler des jours heureux dans la tribu indienne des Shoshones. Mais les deux héros se retrouvent ficelés à des poteaux d'exécutions sur ordre du chef indien Crapaud rusé.

    De gags en rebondissements, les mésaventures qui suivent laissent la salle hilare, grâce à un mélange de comique de situation et de grimaces drôles qui n'est pas sans rappeler le burlesque à la Buster Keaton. "Herbig a réussi à transposer au cinéma des sketches télévisés, chose risquée. Il a aussi gagné son pari sur l'humour. Or les bonnes comédies sont les films qui marchent le mieux. Les gens adorent rire et ce n'est pas facile de faire rire", commente Johannes Klingsporn, de l'Union des distributeurs de films allemands.

    Avec ses 3,2 millions d'entrées en 18 jours, "ce film est un phénomène. Une telle popularité immédiate est inhabituelle pour les films allemands. Mais son humour sera difficilement exportable", selon Johannes Klingsporn. Une embellie pour le cinéma allemand, ravagé par la concurrence américaine. L'an dernier, les films nationaux n'ont représenté que 12,5% des entrées en Allemagne, contre 80% pour les films d'outre-Atlantique.

    D'autres signes sont encourageants pour le cinéma allemand. Quatre films d'Outre-Rhin seront présents en compétition officielle du 25e Festival des films du monde de Montréal. En outre, le nouveau directeur du Festival de Berlin, Dieter Kosslick, a déclaré que la 52e Berlinale pourrait être un bon cru pour le cinéma allemand. Enfin, Thierry Frémaux, le directeur artistique du Festival de Cannes s'est rendu en juillet à Munich pour rencontrer plusieurs industriels allemands du septième art. Il a promis que le Festival nommera un nouveau correspondant allemand qui vivra en Allemagne et qui aura "des connaissances très pointues ainsi que de nombreux contacts avec les producteurs et les réalisateurs".

    M-C.H. avec AFP

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