Si l'on observe les chiffres du week-end du 11 aôut aux Etats-Unis, on s'aperçoit que deux films, American Pie 2 et Rush Hour 2, ont engrangé à eux seuls la moitié de la recette rapportée par les douze premiers du box-office. Ce qui est énorme ! Cet été, les démarrages des gros films ont souvent été fulgurants, mais n'ont pas tenu la distance. Dès la seconde semaine, des chutes de fréquentation souvent supérieures à 50% étaient enregistrées. Il y a dix ans, la baisse moyenne était de 35%.
Les studios mettent la pression pour récupérer un maximum d'argent en un minimum de temps. Les distributeurs récoltent parfois jusqu'à 70 ou 80 % des recettes dégagées par les films en première semaine, mais ce chiffre descend au fil du temps. Le système est un cercle vicieux. L'Amérique étant suréquipée en multiplexes, la concurrence est rude. Pris par les échéances financières, et devant ramasser eux aussi un maximum d'argent pour honorer leurs traites, les exploitants jouent le jeu des studios. En conséquence, ils multi-programment les films, et il n'est pas rare de voir le même blockbuster se jouer 4 à 5 fois dans le même complexe.
Auparavant le spectateur allait au cinéma pour voir un film et si la séance était pleine, il allait au restaurant ou allait voir un autre film. Aujourd'hui, il consomme sur place des sodas ou des pop-corn et attend la séance suivante, dans une autre salle du même complexe. Ce qui permet à l'exploitant de "faire son beurre"... bien que cela ne suffise pas à payer les factures. Aujourd'hui, nombreuses sont les chaînes de cinéma à se déclarer en faillite, et après avoir augmenté sans relâche, le nombre de salles de cinéma commence à baisser : pas moins de 2 500 ont fermé l'an dernier.
F.M.L d'après Los Angeles Times