Petit à petit, le cinéma tourné en numérique gagne ses galons artistiques et technologiques. Pour preuve, l'Europe vient de créer l'ADN, l'agence pour le développement du cinéma numérique, officialisée en France au début du mois de juillet. Utilisée dans un premier temps pour des raisons économiques, la frêle et légère DV dispose désormais d'atouts non négligeables en terme de qualité et d'expression audiovisuelle. Reconnu notamment pour ses aptitudes en matière de création d'images, le numérique s'expose et suscite l'intérêt grandissant du public. Colloques et séminaires se multiplient, le Centre Pompidou consacre une exposition au cinéma de demain sous toutes ses nouvelles formes, les festivals organisent des programmations entièrement dédiées à ces héritiers du Dogme danois... Bref, il était temps que l'Europe centralise et renforce ces évènements quelque peu disparates.
Avec pour ambassadrice Anouk Aimée et pour secrétaire général Ken Legargeant, l'ADN regroupe des professionnels du septième art qui militent depuis la première heure pour le cinéma numérique. Persuadés que "le cinéma digital deviendra d'ici peu incontournable", les membres de l'ADN souhaitent "fédérer toutes les énergies susceptibles d'aider la production, la distribution et la diffusion des oeuvres présentées sous forme de supports numériques". A cet effet, l'ADN prévoit entre autres "la création d'un fonds de garantie européen pour le financement de nouveaux équipements". Une mesure qui devrait permettre aux exploitants indépendants qui le désirent de projeter ces films sur grand écran.
A.Z.