"Je veux faire des films", a déclaré samedi 14 juillet Seifollah Dad à l'agence iranienne IRNA. Le vice-ministre iranien de la Culture, proche du président réformateur Mohammad Khatami, avait présenté sa démission au ministre de la Culture Ahmad Masjed-Jaméï il y a quinze jours.
Seifollah Dad veut donc revenir à ses premières amours : réaliser des longs métrages. En 1995, il avait fait The Survivor, un drame où une femme se rendait à Haïfa pour convaincre son fils de quitter la ville israélienne.Les rumeurs sur sa démission avaient circulé récemment dans les milieux professionnels où l'on affirmait que Seifollah Dad, nommé en août 1997 par l'ancien ministre de la Culture Ataollah Mohadjerani, bête noire des conservateurs, était soumis de plus en plus à la pression de ces derniers.
Son arrivée à la tête de la cinématographie iranienne avait été applaudie par les professionnels alors soumis à diverses restrictions. Les autorités imposaient jusqu'en 1997 des critères stricts à la soixantaine de films tournés chaque année, bannissant les femmes non voilées, toute image d'un contact physique entre hommes et femmes et toute critique même indirecte de la religion ou du clergé. Seifollah Dad, avait appelé à desserrer l'étau autour du septième art et à oeuvrer pour lever l'embargo imposé à certains films. Des mesures qui ont contribué au succès des films iraniens à l'étranger.
En plus d'Abbas Kiarostami (Le Goût de la cerise) et de Moshen Makhmalbaf (La Noce des bénis), tous deux présents à Cannes cette année, la génération suivante assure déjà la relève avec Samira Makhmalbaf, la fille de Moshen (Le Tableau noir), Bahman Ghobadi (Un temps pour l'ivresse des chevaux) et Hassan Yektapanah (Djomeh). Côté prix, Le Cercle de Jafar Panahi a obtenu le Lion d'or au dernier Festival de Venise et Sanam de Rafi Pitts a reçu le Grand Prix du jury au Festival de Paris.
M-C.H. avec AFP