On le sait, en 1972, la sortie d'Orange mécanique faisait tressaillir l'ordre moral et les censeurs de tous les pays concernés par sa diffusion. Une levée de boucliers qui fut plus virulente en Grande-Bretagne que partout ailleurs. Ainsi, peu après sa sortie, Kubrick avait dû retirer son film des salles britanniques. Les raisons : une pression médiatico-politique insoutenable et le déclenchement de violentes émeutes, perpétrées par les gangs qui sévissaient à cette époque Outre-Manche.
Cette interruption de diffusion marque un des chapitres les plus marquant dans la lutte entre le septième art et la censure. Les autorités ont eu peur que l'histoire de cet adolescent (interprété par Malcolm McDowell), dont les centres d'intérêt se résument au viol, à l'ultra-violence et à Beethoven, ne trouve un trop grand écho auprès de la jeunesse. Eternel problème : le cinéma influence-t-il la réalité, ou est-ce la réalité qui inspire les cinéastes ?
Force est de constater qu'Orange mécanique a traumatisé le Royaume-Uni, puisqu'il fallut attendre la mort de Stanley Kubrick (le 7 mars 1999), pour que les distributeurs se décident à ressortir le film en salle. Et les téléspectateurs anglais auront dû attendre jusqu'à aujourd'hui, pour enfin voir ce chef-d'oeuvre sur leur petit écran. Ce sera sur la chaîne Sky Box Office.
M.B.