Lundi 2 juillet à 11h00, le Cinéma la Pagode contenait difficilement la foule qui se pressait à la signature de la convention de développement cinématographique et audiovisuel entre l'Ile-de-France, l'Etat et le Centre National de la Cinématographie. Comme le rappela par la suite le préfet Jean-Pierre Duport, choisir de signer un texte dans le Cinéma La Pagode situé rue de Babylone dans le 7e arrondissement de Paris était symbolique, qui plus est le deuxième jour de la Fête du cinéma. Classé monument historique en 1982, cette salle d'art et d'essai fut l'une des premières à projeter des films en version originale sous-titrée et devint vite un lieu de prédilection de la nouvelle vague. Un signe novateur fort donc pour présenter la politique audiovisuelle de la Région Ile-de-France dotée de plus de 15 millions de francs pour l'année 2001.
Quatre nouvelles actions en faveur du cinéma et de l'audiovisuel
D'une part la Région crée un fonds de soutien aux industries techniques du cinéma et de l'audiovisuel. Il s'agit de donner à l'Ile-de-France les moyens de rivaliser avec des pays comme la République tchèque où les films se font pour un moindre coût. Des incitations financières aux tournages et à la post-production devraient attirer Français et étrangers dans la Région. Une première enveloppe d'aide à la production de 10,2 millions de francs y sera consacrée ce qui revient à n'aider que deux à six films. Une commission Ile-de-France tournages et images (CITI) est également mise en place. Sur le modèle des commissions qui existent déjà en Province ou même à Paris, la CITI servira de cellule d'accueil et de logistique auprès des producteurs. Elle mettra par exemple à disposition une énorme base de données avec des sites de tournage ainsi qu'une liste de professionnels. S'ajoute à cela une aide à la post-production sur support numérique apportée à certains films pour qu'ils soient plus facilement distribués. Elle se fera en fonction de la durée du film et sera gérée par le Thécif (Théâtres et Cinémas en Ile-de-France). Enfin, le projet "Lycéens au cinéma", mis en oeuvre par le CNC, vise à éduquer les jeunes pour qu'ils deviennent de futurs cinéphiles. Quatre films classiques et contemporains seront projetés à 500 classes de 1500 élèves de lycées dont le regard critique sera sollicité. Outre ses nouvelles mesures, d'autres actions déjà existantes seront renforcées : le soutien à la jeune création cinématographique indépendante, l'aide à l'exploitation de qualité et celle aux manifestations cinématographiques franciliennes.
L'Ile de France, première région cinématographique française
Les représentants des diverses parties contractant cette convention se sont succédés à la tribune. Ce fut Jean-Paul Huchon qui ouvrit le premier discours, se félicitant que l'Ile-de-France regroupe 90% des activités techniques cinématographiques grâce au savoir faire des techniciens locaux et au patrimoine francilien servant de décor aux films. Marie-Pierre de la Gontrie, vice-présidente chargée de la culture annonça les chantiers futurs de la région, tel celui des nouveaux modes de financement pour le cinéma indépendant. David Kessler, Directeur Général du CNC, a quant à lui insisté sur l'intérêt de la décentralisation dans l'audiovisuel, rappelant que cette convention était la 190e que le CNC signait avec une collectivité locale. Enfin, le préfet d'Ile-de-France et de Paris Jean-Pierre Duport s'est montré soucieux du patrimoine cinématographique, inquiet pour la survie des cinémas indépendants et désireux de sauvegarder les salles d'art et d'essai qui peuvent être inscrites aux Monuments historiques comme Le Champollion.
L'Ile-de-France compte déjà plus 900 écrans, enregistre 50 millions de spectateurs par an, totalise plus de 600 entreprises audiovisuelles et constitue le coeur de l'industrie cinématographique française. La convention marque une nouvelle étape dans le développement cinématographique et audiovisuel : miser sur le cinéma comme l'un des secteurs économique et culturel les plus prometteurs.
A.C.