John Woodward, directeur du Film Council britannique depuis novembre 1999, change son fusil d'épaule... Il vient de mettre en oeuvre les premières mesures de son plan d'aide au cinéma régional. L'époque où il défendait ardemment le modèle de financement américain privilégiant les "productions dites populaires" aux dépens des "petits films d'art et essai sociaux et austères", est belle et bien révolue...
Plus question de se focaliser sur les longs métrages fédérateurs calqués sur les superproductions qui font fureur Outre-Atlantique, l'heure est désormais aux originalités plurielles... Chargé de centraliser toutes les aides publiques au cinéma, le Film Council entend tirer un trait sur la politique de marginalisation qui primait jusqu'alors. Pour preuve, ce nouveau fond de soutien lourd de six millions de livres (environ 60 millions de francs) et destiné à "renforcer la productivité et la diversité culturelle du cinéma britannique".
Elaboré en partenariat avec le Département pour la culture, le multimédia et le sport, ce projet est né au terme d'une série de séminaires organisés dans toute l'Angleterre... Un itinéraire régional révélateur du "potentiel créatif des provinces" et qui a su convaincre le gouvernement de "répartir équitablement les bénéfices nationaux pour que chaque région puisse tirer partie de sa spécificité locale, de son infrastructure et de ses talents".
Le changement structurel qui s'amorce concernera l'ensemble des activités cinématographiques, de la production à la réalisation en passant par l'organisation de festivals ou de stages techniques... Elément essentiel lorsqu'il s'agit de développer la qualité, la pluralité et l'ambition des projets filmographiques, le scénario figurera en bonne place de cette stratégie de développement. Considéré comme l'un des maillons faibles de l'industrie, il fera l'objet de nombreux réinvestissements qui viseront à "bâtir un réseau dynamique d'auteurs sans cesse en mouvement".
A.Z.