La Société Française de Production (SFP) vit ses dernières heures de service public : le nom de son repreneur devrait être connu avant la fin de l'été, après examen des trois nouvelles candidatures privées.
Née du démantèlement de l'ORTF, la SFP est une entreprise appartenant à l'Etat. Elle possède un matériel et une équipe technique de haut niveau répartis sur quatre sites : Boulogne, Bry-sur-Marne, Saint-Ouen et le Studio Gabriel. Surtout orientée vers les contenus télévisuels, la SFP travaille aussi pour le cinéma. Elle dispose d'ailleurs du plus grand plateau d'Europe à Bry-sur-Marne, utilisé il y a peu pour le tournage du film de Bertrand Tavernier Laissez-passer. Mais au vu des grosses difficultés financières et après des plans de restructurations et des grèves de personnel à répétition, le gouvernement a décidé sa privatisation.
Le ministère de l'Economie et des finances a dévoilé lundi 25 juin l'identité des trois candidats à la reprise, retenus sur leurs dossiers. Il s'agit d'Euromédia Télévision, de la société DLMD et de la direction même de la SFP qui a créé la société C2FGR comportant cinq membres de la direction actuelle. Le gouvernement espère régler le sort de la SFP avant la fin de l'été en coopération avec le ministère de la Culture. Toujours est-il que les différents syndicats dont la CGT, majoritaire dans l'entreprise, se sont montrés déçus par les propositions des différents postulants. Militant pour une intégration au sein de France Télévision, le personnel de la SFP pourrait bien retarder la privatisation en engageant un bras de fer avec les ministres Laurent Fabius et Catherine Tasca.
A.C.