Mario Monti va devenir populaire parmi les amateurs de DVD. Le commissaire européen à la concurrence a décidé de mener l'enquête sur le prix de vente des DVD dans l'Union européenne. "Nous avons reçu un nombre significatif de plaintes de consommateurs privés à ce sujet. Pour chaque cas, la plainte est la même : le prix des DVD est plus élevé en Europe qu'aux Etats-Unis". A titre d'exemple, les prix au Royaume-Uni sont compris entre 13 et 20 livres, soit l'équivalent de 18 à 28 dollars, alors que les prix aux Etats-Unis sont compris entre 15 et 25 dollars.
Second problème, le système même d'exploitation des DVD. La division du monde en "régions" ne permet pas au public de profiter des prix moins élevés des DVD aux Etats-Unis, car la majorité des lecteurs n'accepte pas le format américain. Officiellement, c'est une sécurité qui permet aux studios américains d'éviter le piratage des DVD, et donc de protéger au mieux la propriété intellectuelle. Mais selon Mario Monti, il existe un juste milieu entre le protection des droits d'auteurs et l'abus de position dominante.
Le commissaire européen a donc écrit aux sociétés américaines de production pour leur demander des comptes. Outre la question de la "régionalisation" de l'exploitation des DVD, il cherchera à savoir pourquoi les prix sont si élevés en ce qui concerne les rééditions de vieux films. On pourrait ajouter à la liste des griefs le contenu des DVD, qui varient nettement entre un DVD Zone 1, américain, et un DVD Zone 2, européen. Les seconds contiennent bien souvent moins de bonus que les premiers. Où est alors, la liberté de choix dans la consommation ?
L'Europe sur le qui-vive
Autant de questions à régler pour Mario Monti : "Nous avons établi un contact avec les majors américaines. Nous examinerons de près leurs réponses. Alors que je reconnais comme légitime la protection de la propriété intellectuelle, il est important que, si les plaintes sont confirmées par des faits, nous n'autorisions pas un système qui accorde une protection plus large que la simple propriété intellectuelle ; un tel système pourrait être utilisé comme un pare-feu pour autoriser les sociétés concernées à maintenir artificiellement des prix élevés, ou retirer aux consommateurs la possibilité de faire des choix". En d'autres termes, Mario Monti n'entend pas laisser les Etats-Unis poursuivre un protectionnisme injustifié, et entend revenir à une plus grande liberté commerciale pour les utilisateurs.
F.M.L