Martin Scorsese part en campagne en faveur de l'écran 16/9e (widescreen). Le réalisateur américain espère sensibiliser les téléspectateurs à ce format TV, qui respecte mieux les proportions du format cinéma. Il s'est donc joint au constructeur Philips, afin de promouvoir sa nouvelle gamme de téléviseurs haute définition, qui respecte la largeur originelle des oeuvres, au lieu de les tronquer. Cependant, ce défaut de taille risque de perdurer pour un bon nombre de téléspectateurs : le coût de base d'un téléviseur proposant le format large est de 2000 dollars, ce qui n'est pas à la portée de toutes les bourses.
A l'heure actuelle, la plupart des oeuvres diffusées à la télévision sont au format 1.33, conformément à la taille de la majorité des téléviseurs équipant les foyers. En France, le format des films est respecté grâce à l'insertion de bandes noires en haut et en bas de l'écran, ce qui permet de respecter la largeur de l'image. Mais aux Etats-Unis, l'image est souvent diffusée en plein écran, et recentrée sur l'action principale. Le film est redécoupé selon un procédé intitulé "pan-and-scan", qui consiste à retirer autant d'image à droite et à gauche de l'écran. Dès lors, la vision du réalisateur n'est absolument plus respectée, et il n'est pas rare de rater des actions "hors champs".
Le 1.33 est un format bien plus carré que les films réalisés pour le cinéma, dans des formats allant du 1.85 au 2.35, et donc plus allongés que le format TV. Utiliser le 16/9ème permet de se rapprocher de la taille originelle du produit, puisque le ratio est de 1.78 pour ces téléviseurs, ce qui est un format très proche du 1.85, et donc largement plus respectueux du film tel qu'il a été conçu... pour ceux conçus dans ce format. Pour les formats encore plus allongés, tels que le 2.35 (souvent les films en 70mm) et au-delà (le cinémascope, avec un ratio de 2.40 à 2.55, et le cinérama avec un ratio de 2.65 à 3.00), rien de tel que la salle obscure pour bien en profiter.
F.M.L